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CAMEROUN: élections présidentielles 9 Oct. 2011

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CAMEROUN: élections présidentielles 9 Oct. 2011

Le 9 octobre prochain les camerounais sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président de la République.

Le système électoral camerounais se décline ainsi :

Le Chef de l’Etat

Il est directement élu dans le cadre d’élections générales (majorité absolue).

Le Chef du Gouvernement

Il est désigné par le Président de la République.

Au Cameroun la loi électorale est une loi séparée qui régie les élections. Il existe trois différentes lois regroupées dans un code électoral.

Pour l’heure, une cinquantaine de candidatures soient déjà déclarée, parmi lesquelles trois femmes. Celle qui semble se distinguée est Kah Walla. Comment se présente ces candidatures féminines ? Quelles sont les aspirations des femmes au Cameroun ? Est-ce que les femmes se sont regroupées autour de ces candidatures féminines ?

Y’a t-il un danger de crise et quel rôle les femmes jouent-elles pour sensibiliser sur les enjeux électoraux ?

iKNOW Politics vous invitent à rejoindre ce forum pour discuter des présidentielles au Cameroun.

Région
Thème
Aissa Doumara (non vérifié)

Plus que deux jours avant le scrutin du 9 octobre et pas vraiment de programmes politiques intégrant les vrais besoins des femmes. A l’exception de quelques phrases ambiguës relatif  au « Genre » ressorti dans les discours de campagne de certains candidats hier sur les médias, aucun des candidats, même pas les candidates femmes n’a fait allusion de manière précise et convaincante de comment il pense s’y prendre pour assurer une véritable égalité homme-femme. Sur les médias, nous avons simplement entendu le refrain « genre » sans trop savoir à quoi tous ces candidats font référence. Aucun mot sur les conventions relatives à la promotion du statut des filles et femmes ratifiées et non mises en application, aucun mot sur celles qui ne sont pas ratifiées. Moins encore, aucun des candidats n’a pensé à intégrer la question du code de la famille qu’on attend depuis bientôt deux décennies. On aurait souhaité par exemple que la question d’une loi sur les violences faites aux filles et aux femmes soit d’actualité lors de cette campagne électorale ; que l’agriculture familiale soutenue par les femmes requiert un intérêt particulier mais hélas ! Alors nous pensons que la question des femmes et des filles a été occultée par les programmes politiques proposés pour la présente élection présidentielle.

Aïssa

lun 10/10/2011 - 06:02 Permalien
Aissa (non vérifié)

Tout d’abord il faut souligner que ces candidatures feront du bien à la perception que les gens ont des femmes en politique. Nous avons longtemps été habituées à la présence des femmes surtout lors des élections Législatives et Municipales. Les populations vont s’habituer à cette nouveauté : Des femmes candidates aux élections présidentielles, imaginer par exemple une Cheffe d’Etat Femme au Cameroun. Cette présence des candidatures féminines va sans doute booster la scolarisation des filles et valoriser le statut des filles et des femmes. Comme cela est repris ci haut, Mme Kah Walla est celle qui est plus présente et cela longtemps avant que les présidentielles soient officiellement annoncées. Elle est une dame bien connue des milieux aussi bien féminins que masculins au Cameroun. Je me rappelle bien qu’en 1999, son cabinet d’Etudes a été l’un des pionniers qui a contribué à vulgariser l’approche genre dans les organisations de développements à travers le pays. Elle dispose de toutes les capacités pour mener à bien la fonction de Président de la République. Elle est intelligente, courageuse et pleine de talents. Quant à Mme Esther Dang, la deuxième femme retenue par ELECAM comme candidate pour cette présente élection, c’ est une nouvelle figure pour beaucoup d’entre nous.

Bien que notre souhait le plus profond soit qu’enfin une femme occupe l’illustre fauteuil de Président de la République, il faut reconnaitre que la société camerounaise est encore ancrée dans le système patriarcal comme partout ailleurs dans le monde hélas. La parole d’une femme et les actes qu’elle pourrait posés ont moins de valeurs que les dires ou les réalisations d’un homme. A titre d’exemple, nous avons souvent été témoin dans le cadre de nos interventions  de lutte contre les violences faites aux femmes, des cas où il a été refusé à des femmes de devenir des simples cheffes de quartiers au seul motif qu’elles sont des femmes. Malgré la disposition des lois favorables à la participation des femmes aux affaires publiques, ici, les coutumes, les traditions et les réticences culturelles sont encore très fortes, aussi bien en milieu urbain qu’en zone rurale.

Mais, l’espoir c’est que maintenant les gens devront s’habituer à voir les femmes dans tous les domaines de la vie. Il n’est pas question que nous soyons toujours la majorité marginalisé car en 2010, nous étions 9 806 876 femmes sur  une population de 19 406 100 habitants !

Quelles sont les aspirations des femmes au Cameroun ?

Les élections, présidentielles ou autres élections nationales sont des moments idoines pour rendre visibles les défis cruciaux des populations et celles des femmes en particuliers. Dans une démocratie digne de ce nom, ces moments devraient servir de thermomètre aux politiques d’arrimer leurs programmes de développements sociaux aux besoins réels des populations. Justement à ce propos, lors des élections législatives et municipales de 2007, les femmes de la de la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun ont rassemblé dans une plate forme, un ensemble de besoins qui à mon avis sont encore d’actualité. Il était exigé aux décideurs de mettre en œuvre des actions immédiates et des stratégies pour:

-       lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles,

-       augmenter le niveau d’instruction des filles et de formation des femmes

-       accroitre de la participation des femmes dans les instances de prises de décision de la gouvernance locale

-       favoriser l’accès  et le contrôle des femmes quant à la richesse collective

En résumé les souhaits des femmes sont axés sur :

-       le vote d'une loi interdisant la pratique de l'excision ;

-       le vote d'une loi interdisant la pratique des mariages précoces et forcés avant l'âge de 18 ans ;

-       le vote d'une loi sur l'éducation obligatoire des filles au moins jusqu'au Brevet d'Etudes du Premier Cycle ;

-       la création de centres de formation professionnelle pour les filles non instruites en utilisant les fonds alloués aux micros projets ;

-       la formation des femmes sur les textes de base des partis politiques, à la culture démocratique et aux lois électorales ;

-       l'intégration des préoccupations des femmes dans les plans de développements communaux ;

-       le financement de l'établissement des Cartes Nationales d'Identité des femmes et des jeunes filles en âge de voter ;

-       l'exigence aux Députés, que la moitié des fonds qui leur sont alloués pour les microprojets soit donnée aux femmes pour la création de micro entreprises ;

 Il faut rappeler que ces préoccupations ont un lien direct avec les 12 domaines de la plate forme des femmes issues des assises de  Pékin en 1995.

Par ailleurs de manière empirique, les femmes de la base aimeraient voir leurs droits davantage respecter, leur statut valoriser et plus de sollicitudes pour leurs projets économiques. Lors des échanges que nous avons avec elles pendant notre travail, elles se plaignent souvent des difficultés d’avoir accès aux gros financements pour mettre en place des micros entreprises afin de développer des chaines de production pour les maraîchers ou leurs produits agricoles. Car les hommes sont sur toutes les opportunités qui génèrent des ressources même s’il s’agit des activités jadis relevant du domaine des femmes comme la culture des légumes ou des denrées alimentaires.

Est-ce que les femmes se sont regroupées autour de ces candidatures féminines ?

Comme nous sommes encore au début du processus électoral, dans notre région c’est encore timide.

Y’a t-il un danger de crise et quel rôle les femmes jouent-elles pour sensibiliser sur les enjeux électoraux ?

Pour l’instant, il y a aucun signe qui pourrait renseigner sur cette situation.

 

Aissa

lun 03/10/2011 - 12:45 Permalien

Merci pour ce commentaire si enrichissant .

je vais réagir aux questions de notre soeur quant au regroupement des femmes autour de la candidature des femmes aux élections présidentielles prochaines. La tendance générale ne le fait pas sentir, peut etre qu'avec le vent des campagnes qui soufle un peu partout dans le pays maintenant la situation peut changer. A mon avis ces femmes candidates n'ont pas bien sensibiliser les femmes .

Mme Kah Walla est bien connue dans la scène politique mais pas par ses soeurs Camerounaises car les femmes forment la majorité de la couche sociale la plus pauvre ; elle devrait commencer d'abord à rencontrer ces dernières, leur présenter son plan d'action.

lun 03/10/2011 - 12:41 Permalien

COMMENT SE PRESENTENT LES CANDIDATURES FEMININES AU CAMEROUN

Des cinquante et un candidats à la présidentielle d’Octobre 2011 au CAMEROUN, l’on a noté la présence de trois femmes.

-           La première étant Mme KAH WALLA, 46 ans du Cameroon People’s Party (C.P.P).

-          La deuxième, Esther DANG  BAYI BIDIO, 65 ans du parti : Branche pour la Reconversion Intégrale du Cameroun

-          La troisième, Lamartine TCHANA, 46 ans du parti : Dynamique Conquérante des Indomptables du Cameroun (Dclic).

 Après la sélection par Election CAMEROUN (ELECAM), institution qui s’occupe des élections au CAMEROUN, 21 candidats ont été retenus dont deux femmes.

-          KAH WALLA

-          Esther DANG BAYI BIDIO

Le chiffre 3 sur la quarantaine d'hommes  présents est insignifiant certes mais ces candidatures constituent pour nous une avancée majeure quand on sait qu’en 2004 il y avait une seule femme candidate. Pour moi, ces candidatures sont une grande lueur d espoir pour toutes les autres femmes car ces candidates brisent les tabous, montrent la voie et suscitent des vocations.

A.      KAH WALLA

KAH WALLA,  de son vrai nom Walla Edith Kaban est entrée en politique en 2007 lors des élections législatives et municipales dont elle sortira avec un mandat de conseillère municipale. Sa démarche politique  se résume à GRASSROOTS, GRASSROOTS, GRASROOTS. Depuis 25 ans, elle a en effet travaillé sur la bonne gouvernance, la primauté du droit, les droits des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés. Elle a élaboré des politiques et mis en œuvre des projets au Cameroun et au niveau régional et international.

Elle a également travaillé au niveau national et international, mais ce qui est plus frappant c’est son rapprochement vers les agriculteurs, les commerçants, les conducteurs à deux roues, les personnes handicapées, les pêcheurs, les associations d’étudiants, les gouvernements et les institutions africaines.

Elle est Africaine et fortement convaincue de la capacité de l'expertise africaine à apporter des solutions aux problèmes africains.

B.      ESTHER DANG BAYI BIDIO

Candidate indépendante, cette ex militante de première heure du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir démissionne le 22 juin 2010. Ancienne directrice de la Société Nationale d’Investissement (SNI), cette spécialiste de l’économie, de la finance, de la gestion stratégique des entreprises et par ailleurs, fondée de pouvoir principal hors classe, a organisé le 26 juin 2011 une conférence de presse pour présenter son programme de société au peuple Camerounais dont l’on retiendra « le programme de société que je propose aux citoyens Camerounais pour cette élection 2011 en candidat indépendant conformément à la loi ne vise que le seul et incontournable objectif de développement économique et social de notre pays. Ce programme est articulé autour de 10 chapitres et de 27 groupes d’actions que chaque Camerounais doit approfondir en termes de solutions et s’en approprier en termes d’actions, car le bilan des problèmes à résoudre est très lourd. »

Face à l’intensité de la pauvreté et la vie précaire devenue le lot quotidien des Camerounais, elle exhorte les Camerounais à cesser de s’accommoder de cet état des choses et de s’engager par devoir et amour pour la patrie et supprimer le fameux préfixe « sous » du mot « sous-développement » en sachant que les deux axes les plus urgents sont le sous emploi et la sous alimentation.

C-  Lamartine TCHANA

Présidente fondatrice de la  Dynamique Conquérante libérale des Indomptables du Cameroun (Dclic) crée le 08 Mars 2011,elle est la dernière femme à avoir présenté sa candidature à la présidentielle. Elle a fait l’annonce le premier juillet 2011. Elle a comme cheval de bataille la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et entre les Camerounais dans leur ensemble. Sa candidature a été rejetée par ELECAM.  Pour elle, il s’agit d’un acharnement contre sa personne et c’est pour cela qu’elle a prévu d'introduire un recours à la cour suprême contre cette décision qu’elle trouve injuste et non fondée.

lun 03/10/2011 - 12:06 Permalien
Jstine (non vérifié)

Questions sur la valorisation des compétences féminines

 

 

Vous êtes pratiquement en train de boucler votre campagne nationale baptisée « le soutien des femmes à la démocratie par le vote » pour inciter les femmes à s'impliquer dans le scrutin de dimanche. Pourquoi cette initiative ?

 

Cette campagne qui nous a conduites successivement à Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Douala, Buea, et Ebolowa à ce jour, est justifiée par la conviction que la démocratie se construit et se consolide avec les femmes. Nous avons voulu œuvrer pour qu’elles pèsent de tout leur poids démographique et électoral sur le scrutin de dimanche. Elles représentent 52 % de la population, 60 % des électeurs et nous avons pensé que si elles s’impliquaient effectivement à ce scrutin (comme aux scrutins à venir annoncés par le Chef de l’Etat dans son Discours programme du 04 octobre à Maroua), leur poids électoral pourrait influencer la qualité du scrutin au sens de la crédibilité et de la légitimité. Ce calcul assis sur la réalisation du taux de participation qui, comme vous le savez est l’un des éléments d’appréciation de la crédibilité du scrutin, est la motivation première de la tournée nationale de sensibilisation et de mobilisation des femmes à travers le triangle nationale à l’expression de leur citoyenneté active par le vote. Ce pari, nous le pensons, a été gagné, car les femmes non seulement ont compris le sens de cet acte citoyen, mais elles ont pris l’engagement de drainer leur filles en âge de voter, ainsi que les membres de leur famille, à goûter au plaisir du choix de leur gouvernant. Nous le savons parce que à chaque étape de notre campagne, les femmes scandaient de mémoire le mot d’ordre de campagne lancé par notre Réseau et indiquant que « nous sommes 52 % de la population, 60 % des électeurs, et le 09 octobre : Zéro abstention ». Vous comprenez en passant, que tous les candidats et toutes les candidates convoitent et mettent tout en œuvre pour séduire l’électorat féminin !

 

On a pourtant l'impression qu'elles ne sont pas assez présentes. Comment expliquez-vous cela ?

 

Comme vous le dites, ce n’est qu’une impression. L’analyse statistique du fichier électoral selon l’approche différenciée selon les sexes nous révèle exactement le contraire. Nous vous renvoyons aux chiffres que nous venons de vous annoncer et qui, en plus, datent de l’époque où rien, pratiquement rien n’était fait pour sensibiliser l’électorat féminin. Ce qui veut dire que la même analyse faite après le scrutin de dimanche pourrait révéler une présence féminine plus élevée dans le fichier électoral aussi bien en termes d’inscrites que de votantes. Avec cela, et sans risque de nous tromper, nous pensons que les femmes sont plus intéressées  par la chose politique qu’on ne l’imagine et que c’est même cela la vraie politique. Toutefois, c’est le déséquilibre entre cette forte présence féminine lorsqu’il s’agit de l’expression du suffrage et les retombées socio-politiques, les dividendes économiques de cette implication qui fausse le jeu de la présence effective des femmes sur la scène politique une fois le processus électoral bouclé, et la page des élections tournée.  Notre préoccupation aujourd’hui est de plaider pour que cet équilibre soit établi pour une société plus juste et plus représentative de ses composantes sociologiques.

 

Comment peut-on les impliquer à la chose politique en cette période et quel impact cette implication peut avoir sur les résultats du scrutin dimanche ?

 

Notre tournée visait justement à éveiller leur conscience des femmes sur l’importance de leur vote au sens de l’expression pleine et active de leur citoyenneté. Nous leur avons fait comprendre que bien que leur représentativité sur la scène politique préoccupe, elles ne sont jamais battues pour le droit de vote qui reste encore aujourd’hui l’un des droits les plus précieux pour les femmes sous d’autres cieux. L’actualité d’ailleurs nous révèle qu’un pays (dit développé) de la communauté internationale est encore seulement à promettre l’effectivité de ce droit aux femmes en 2015. Dans certains pays africains, les femmes qui se battaient pour l’obtention du droit de vote se sont vues amputées les deux bras. Nous pensons que seule l’éducation permanente à la citoyenneté peut renforcer ce travail que nous faisons depuis quelques années déjà. Il reste important de remarquer qu’en l’état actuel des choses, elles sont déjà assez présentes en nombre (60 % de l’électorat). Et nous sommes convaincues que l’effectivité de leur vote pourrait à elle seule légitimiter l’issue du scrutin de dimanche, et même influencer le choix d’un candidat pour qui les femmes accorderaient leurs voix du fait de la qualité et de la substance de son  programme en faveur de la prise en compte des besoins sexospécifiques des femmes et des filles. Car c’est ça la clé de répartition de la voix des femmes au scrutin de dimanche.

 

 

Justine DIFFO TCHUNKAM

Coordonnatrice Nationale du

Réseau More Women in Politics

dim 02/10/2011 - 01:00 Permalien
Justine (non vérifié)

MoreWomen in Politics vous invite au lancement  de la campagne de soutien aux Femmes à la Démocratie.

52% de la population, 60% des électeurs

Le 9 octobre ZERO ABSTENTION

mer 21/09/2011 - 06:03 Permalien
mdrame (non vérifié)

Bonjour chers membres,

J’espère que vous serez nombreuses à commenter sur cette page dédiée aux présidentielles au Cameroun!

Le grand nombre de candidats (50) suscite beaucoup de débats mais notons qu’il ya 3 femmes candidates ce qui n’est pas négligeable car dans certains pays il n’ya même pas de femmes qui essayent d’accéder àla magistrature suprême.

 

lun 12/09/2011 - 09:13 Permalien
Région
Thème
Aissa Doumara (non vérifié)

Plus que deux jours avant le scrutin du 9 octobre et pas vraiment de programmes politiques intégrant les vrais besoins des femmes. A l’exception de quelques phrases ambiguës relatif  au « Genre » ressorti dans les discours de campagne de certains candidats hier sur les médias, aucun des candidats, même pas les candidates femmes n’a fait allusion de manière précise et convaincante de comment il pense s’y prendre pour assurer une véritable égalité homme-femme. Sur les médias, nous avons simplement entendu le refrain « genre » sans trop savoir à quoi tous ces candidats font référence. Aucun mot sur les conventions relatives à la promotion du statut des filles et femmes ratifiées et non mises en application, aucun mot sur celles qui ne sont pas ratifiées. Moins encore, aucun des candidats n’a pensé à intégrer la question du code de la famille qu’on attend depuis bientôt deux décennies. On aurait souhaité par exemple que la question d’une loi sur les violences faites aux filles et aux femmes soit d’actualité lors de cette campagne électorale ; que l’agriculture familiale soutenue par les femmes requiert un intérêt particulier mais hélas ! Alors nous pensons que la question des femmes et des filles a été occultée par les programmes politiques proposés pour la présente élection présidentielle.

Aïssa

lun 10/10/2011 - 06:02 Permalien
Aissa (non vérifié)

Tout d’abord il faut souligner que ces candidatures feront du bien à la perception que les gens ont des femmes en politique. Nous avons longtemps été habituées à la présence des femmes surtout lors des élections Législatives et Municipales. Les populations vont s’habituer à cette nouveauté : Des femmes candidates aux élections présidentielles, imaginer par exemple une Cheffe d’Etat Femme au Cameroun. Cette présence des candidatures féminines va sans doute booster la scolarisation des filles et valoriser le statut des filles et des femmes. Comme cela est repris ci haut, Mme Kah Walla est celle qui est plus présente et cela longtemps avant que les présidentielles soient officiellement annoncées. Elle est une dame bien connue des milieux aussi bien féminins que masculins au Cameroun. Je me rappelle bien qu’en 1999, son cabinet d’Etudes a été l’un des pionniers qui a contribué à vulgariser l’approche genre dans les organisations de développements à travers le pays. Elle dispose de toutes les capacités pour mener à bien la fonction de Président de la République. Elle est intelligente, courageuse et pleine de talents. Quant à Mme Esther Dang, la deuxième femme retenue par ELECAM comme candidate pour cette présente élection, c’ est une nouvelle figure pour beaucoup d’entre nous.

Bien que notre souhait le plus profond soit qu’enfin une femme occupe l’illustre fauteuil de Président de la République, il faut reconnaitre que la société camerounaise est encore ancrée dans le système patriarcal comme partout ailleurs dans le monde hélas. La parole d’une femme et les actes qu’elle pourrait posés ont moins de valeurs que les dires ou les réalisations d’un homme. A titre d’exemple, nous avons souvent été témoin dans le cadre de nos interventions  de lutte contre les violences faites aux femmes, des cas où il a été refusé à des femmes de devenir des simples cheffes de quartiers au seul motif qu’elles sont des femmes. Malgré la disposition des lois favorables à la participation des femmes aux affaires publiques, ici, les coutumes, les traditions et les réticences culturelles sont encore très fortes, aussi bien en milieu urbain qu’en zone rurale.

Mais, l’espoir c’est que maintenant les gens devront s’habituer à voir les femmes dans tous les domaines de la vie. Il n’est pas question que nous soyons toujours la majorité marginalisé car en 2010, nous étions 9 806 876 femmes sur  une population de 19 406 100 habitants !

Quelles sont les aspirations des femmes au Cameroun ?

Les élections, présidentielles ou autres élections nationales sont des moments idoines pour rendre visibles les défis cruciaux des populations et celles des femmes en particuliers. Dans une démocratie digne de ce nom, ces moments devraient servir de thermomètre aux politiques d’arrimer leurs programmes de développements sociaux aux besoins réels des populations. Justement à ce propos, lors des élections législatives et municipales de 2007, les femmes de la de la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun ont rassemblé dans une plate forme, un ensemble de besoins qui à mon avis sont encore d’actualité. Il était exigé aux décideurs de mettre en œuvre des actions immédiates et des stratégies pour:

-       lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles,

-       augmenter le niveau d’instruction des filles et de formation des femmes

-       accroitre de la participation des femmes dans les instances de prises de décision de la gouvernance locale

-       favoriser l’accès  et le contrôle des femmes quant à la richesse collective

En résumé les souhaits des femmes sont axés sur :

-       le vote d'une loi interdisant la pratique de l'excision ;

-       le vote d'une loi interdisant la pratique des mariages précoces et forcés avant l'âge de 18 ans ;

-       le vote d'une loi sur l'éducation obligatoire des filles au moins jusqu'au Brevet d'Etudes du Premier Cycle ;

-       la création de centres de formation professionnelle pour les filles non instruites en utilisant les fonds alloués aux micros projets ;

-       la formation des femmes sur les textes de base des partis politiques, à la culture démocratique et aux lois électorales ;

-       l'intégration des préoccupations des femmes dans les plans de développements communaux ;

-       le financement de l'établissement des Cartes Nationales d'Identité des femmes et des jeunes filles en âge de voter ;

-       l'exigence aux Députés, que la moitié des fonds qui leur sont alloués pour les microprojets soit donnée aux femmes pour la création de micro entreprises ;

 Il faut rappeler que ces préoccupations ont un lien direct avec les 12 domaines de la plate forme des femmes issues des assises de  Pékin en 1995.

Par ailleurs de manière empirique, les femmes de la base aimeraient voir leurs droits davantage respecter, leur statut valoriser et plus de sollicitudes pour leurs projets économiques. Lors des échanges que nous avons avec elles pendant notre travail, elles se plaignent souvent des difficultés d’avoir accès aux gros financements pour mettre en place des micros entreprises afin de développer des chaines de production pour les maraîchers ou leurs produits agricoles. Car les hommes sont sur toutes les opportunités qui génèrent des ressources même s’il s’agit des activités jadis relevant du domaine des femmes comme la culture des légumes ou des denrées alimentaires.

Est-ce que les femmes se sont regroupées autour de ces candidatures féminines ?

Comme nous sommes encore au début du processus électoral, dans notre région c’est encore timide.

Y’a t-il un danger de crise et quel rôle les femmes jouent-elles pour sensibiliser sur les enjeux électoraux ?

Pour l’instant, il y a aucun signe qui pourrait renseigner sur cette situation.

 

Aissa

lun 03/10/2011 - 12:45 Permalien

Merci pour ce commentaire si enrichissant .

je vais réagir aux questions de notre soeur quant au regroupement des femmes autour de la candidature des femmes aux élections présidentielles prochaines. La tendance générale ne le fait pas sentir, peut etre qu'avec le vent des campagnes qui soufle un peu partout dans le pays maintenant la situation peut changer. A mon avis ces femmes candidates n'ont pas bien sensibiliser les femmes .

Mme Kah Walla est bien connue dans la scène politique mais pas par ses soeurs Camerounaises car les femmes forment la majorité de la couche sociale la plus pauvre ; elle devrait commencer d'abord à rencontrer ces dernières, leur présenter son plan d'action.

lun 03/10/2011 - 12:41 Permalien

COMMENT SE PRESENTENT LES CANDIDATURES FEMININES AU CAMEROUN

Des cinquante et un candidats à la présidentielle d’Octobre 2011 au CAMEROUN, l’on a noté la présence de trois femmes.

-           La première étant Mme KAH WALLA, 46 ans du Cameroon People’s Party (C.P.P).

-          La deuxième, Esther DANG  BAYI BIDIO, 65 ans du parti : Branche pour la Reconversion Intégrale du Cameroun

-          La troisième, Lamartine TCHANA, 46 ans du parti : Dynamique Conquérante des Indomptables du Cameroun (Dclic).

 Après la sélection par Election CAMEROUN (ELECAM), institution qui s’occupe des élections au CAMEROUN, 21 candidats ont été retenus dont deux femmes.

-          KAH WALLA

-          Esther DANG BAYI BIDIO

Le chiffre 3 sur la quarantaine d'hommes  présents est insignifiant certes mais ces candidatures constituent pour nous une avancée majeure quand on sait qu’en 2004 il y avait une seule femme candidate. Pour moi, ces candidatures sont une grande lueur d espoir pour toutes les autres femmes car ces candidates brisent les tabous, montrent la voie et suscitent des vocations.

A.      KAH WALLA

KAH WALLA,  de son vrai nom Walla Edith Kaban est entrée en politique en 2007 lors des élections législatives et municipales dont elle sortira avec un mandat de conseillère municipale. Sa démarche politique  se résume à GRASSROOTS, GRASSROOTS, GRASROOTS. Depuis 25 ans, elle a en effet travaillé sur la bonne gouvernance, la primauté du droit, les droits des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés. Elle a élaboré des politiques et mis en œuvre des projets au Cameroun et au niveau régional et international.

Elle a également travaillé au niveau national et international, mais ce qui est plus frappant c’est son rapprochement vers les agriculteurs, les commerçants, les conducteurs à deux roues, les personnes handicapées, les pêcheurs, les associations d’étudiants, les gouvernements et les institutions africaines.

Elle est Africaine et fortement convaincue de la capacité de l'expertise africaine à apporter des solutions aux problèmes africains.

B.      ESTHER DANG BAYI BIDIO

Candidate indépendante, cette ex militante de première heure du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir démissionne le 22 juin 2010. Ancienne directrice de la Société Nationale d’Investissement (SNI), cette spécialiste de l’économie, de la finance, de la gestion stratégique des entreprises et par ailleurs, fondée de pouvoir principal hors classe, a organisé le 26 juin 2011 une conférence de presse pour présenter son programme de société au peuple Camerounais dont l’on retiendra « le programme de société que je propose aux citoyens Camerounais pour cette élection 2011 en candidat indépendant conformément à la loi ne vise que le seul et incontournable objectif de développement économique et social de notre pays. Ce programme est articulé autour de 10 chapitres et de 27 groupes d’actions que chaque Camerounais doit approfondir en termes de solutions et s’en approprier en termes d’actions, car le bilan des problèmes à résoudre est très lourd. »

Face à l’intensité de la pauvreté et la vie précaire devenue le lot quotidien des Camerounais, elle exhorte les Camerounais à cesser de s’accommoder de cet état des choses et de s’engager par devoir et amour pour la patrie et supprimer le fameux préfixe « sous » du mot « sous-développement » en sachant que les deux axes les plus urgents sont le sous emploi et la sous alimentation.

C-  Lamartine TCHANA

Présidente fondatrice de la  Dynamique Conquérante libérale des Indomptables du Cameroun (Dclic) crée le 08 Mars 2011,elle est la dernière femme à avoir présenté sa candidature à la présidentielle. Elle a fait l’annonce le premier juillet 2011. Elle a comme cheval de bataille la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et entre les Camerounais dans leur ensemble. Sa candidature a été rejetée par ELECAM.  Pour elle, il s’agit d’un acharnement contre sa personne et c’est pour cela qu’elle a prévu d'introduire un recours à la cour suprême contre cette décision qu’elle trouve injuste et non fondée.

lun 03/10/2011 - 12:06 Permalien
Jstine (non vérifié)

Questions sur la valorisation des compétences féminines

 

 

Vous êtes pratiquement en train de boucler votre campagne nationale baptisée « le soutien des femmes à la démocratie par le vote » pour inciter les femmes à s'impliquer dans le scrutin de dimanche. Pourquoi cette initiative ?

 

Cette campagne qui nous a conduites successivement à Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Douala, Buea, et Ebolowa à ce jour, est justifiée par la conviction que la démocratie se construit et se consolide avec les femmes. Nous avons voulu œuvrer pour qu’elles pèsent de tout leur poids démographique et électoral sur le scrutin de dimanche. Elles représentent 52 % de la population, 60 % des électeurs et nous avons pensé que si elles s’impliquaient effectivement à ce scrutin (comme aux scrutins à venir annoncés par le Chef de l’Etat dans son Discours programme du 04 octobre à Maroua), leur poids électoral pourrait influencer la qualité du scrutin au sens de la crédibilité et de la légitimité. Ce calcul assis sur la réalisation du taux de participation qui, comme vous le savez est l’un des éléments d’appréciation de la crédibilité du scrutin, est la motivation première de la tournée nationale de sensibilisation et de mobilisation des femmes à travers le triangle nationale à l’expression de leur citoyenneté active par le vote. Ce pari, nous le pensons, a été gagné, car les femmes non seulement ont compris le sens de cet acte citoyen, mais elles ont pris l’engagement de drainer leur filles en âge de voter, ainsi que les membres de leur famille, à goûter au plaisir du choix de leur gouvernant. Nous le savons parce que à chaque étape de notre campagne, les femmes scandaient de mémoire le mot d’ordre de campagne lancé par notre Réseau et indiquant que « nous sommes 52 % de la population, 60 % des électeurs, et le 09 octobre : Zéro abstention ». Vous comprenez en passant, que tous les candidats et toutes les candidates convoitent et mettent tout en œuvre pour séduire l’électorat féminin !

 

On a pourtant l'impression qu'elles ne sont pas assez présentes. Comment expliquez-vous cela ?

 

Comme vous le dites, ce n’est qu’une impression. L’analyse statistique du fichier électoral selon l’approche différenciée selon les sexes nous révèle exactement le contraire. Nous vous renvoyons aux chiffres que nous venons de vous annoncer et qui, en plus, datent de l’époque où rien, pratiquement rien n’était fait pour sensibiliser l’électorat féminin. Ce qui veut dire que la même analyse faite après le scrutin de dimanche pourrait révéler une présence féminine plus élevée dans le fichier électoral aussi bien en termes d’inscrites que de votantes. Avec cela, et sans risque de nous tromper, nous pensons que les femmes sont plus intéressées  par la chose politique qu’on ne l’imagine et que c’est même cela la vraie politique. Toutefois, c’est le déséquilibre entre cette forte présence féminine lorsqu’il s’agit de l’expression du suffrage et les retombées socio-politiques, les dividendes économiques de cette implication qui fausse le jeu de la présence effective des femmes sur la scène politique une fois le processus électoral bouclé, et la page des élections tournée.  Notre préoccupation aujourd’hui est de plaider pour que cet équilibre soit établi pour une société plus juste et plus représentative de ses composantes sociologiques.

 

Comment peut-on les impliquer à la chose politique en cette période et quel impact cette implication peut avoir sur les résultats du scrutin dimanche ?

 

Notre tournée visait justement à éveiller leur conscience des femmes sur l’importance de leur vote au sens de l’expression pleine et active de leur citoyenneté. Nous leur avons fait comprendre que bien que leur représentativité sur la scène politique préoccupe, elles ne sont jamais battues pour le droit de vote qui reste encore aujourd’hui l’un des droits les plus précieux pour les femmes sous d’autres cieux. L’actualité d’ailleurs nous révèle qu’un pays (dit développé) de la communauté internationale est encore seulement à promettre l’effectivité de ce droit aux femmes en 2015. Dans certains pays africains, les femmes qui se battaient pour l’obtention du droit de vote se sont vues amputées les deux bras. Nous pensons que seule l’éducation permanente à la citoyenneté peut renforcer ce travail que nous faisons depuis quelques années déjà. Il reste important de remarquer qu’en l’état actuel des choses, elles sont déjà assez présentes en nombre (60 % de l’électorat). Et nous sommes convaincues que l’effectivité de leur vote pourrait à elle seule légitimiter l’issue du scrutin de dimanche, et même influencer le choix d’un candidat pour qui les femmes accorderaient leurs voix du fait de la qualité et de la substance de son  programme en faveur de la prise en compte des besoins sexospécifiques des femmes et des filles. Car c’est ça la clé de répartition de la voix des femmes au scrutin de dimanche.

 

 

Justine DIFFO TCHUNKAM

Coordonnatrice Nationale du

Réseau More Women in Politics

dim 02/10/2011 - 01:00 Permalien
Justine (non vérifié)

MoreWomen in Politics vous invite au lancement  de la campagne de soutien aux Femmes à la Démocratie.

52% de la population, 60% des électeurs

Le 9 octobre ZERO ABSTENTION

mer 21/09/2011 - 06:03 Permalien
mdrame (non vérifié)

Bonjour chers membres,

J’espère que vous serez nombreuses à commenter sur cette page dédiée aux présidentielles au Cameroun!

Le grand nombre de candidats (50) suscite beaucoup de débats mais notons qu’il ya 3 femmes candidates ce qui n’est pas négligeable car dans certains pays il n’ya même pas de femmes qui essayent d’accéder àla magistrature suprême.

 

lun 12/09/2011 - 09:13 Permalien