Financement politique pour les femmes
L'argent est essentiel pour le fonctionnement des partis politiques et affecte particulièrement les candidats dans les campagnes électorales. Les règles de financement de la vie politique déterminent si les femmes peuvent se porter candidates, être élues, mener des campagnes et aller à la rencontre de la population. Les règles de financement de la vie politique sont utilisées pour égaliser les chances dans la compétition électorale. Elles peuvent aussi veiller à ce que les femmes soient en mesure de rivaliser avec les hommes sur un pied d'égalité. Cela peut résulter en une augmentation de la participation politique des femmes - un élément clé de l’exercice de la démocratie.
Les règles de financement doivent être adaptées aux différents contextes et prendre en compte les réalités sur le terrain. En ce sens, iKNOW Politics cherche à recueillir des informations sur les lois, règlements et pratiques qui ont été mises en place pour aider les femmes à relever les défis en matière de collecte de fonds pour les campagnes politiques. Nous souhaiterions rassembler de bonnes expériences dans ce domaine, en lien avec les points suivants:
· Y’a-t-il des mesures (législatives) en place pour règlementer les campagnes politiques des femmes candidates et des hommes candidats de manière juste et équitable, notamment en matière de financement électoral? Si oui, quelles sont ces mesures (limite des dépenses autorisées, délais, réformes des règles de financement de la vie publique pouvant bénéficier les femmes, etc.) ?
· Existe-il des lois discriminatoires envers les femmes candidates relatives au financement politique? Quelles réformes sont requises pour y remédier (par exemple, la mise en place de mesures de contrôle pour renforcer le respect des règles de financement des campagnes électorales, y compris celles relatives à la divulgation d’information et aux financements illicites)?
· Comment les partis politiques font face aux inégalités entre les femmes et les hommes en matière de financement politique (par exemple : à travers la mise en place de mécanismes informels tels que les collectes de fonds internes ou les contributions volontaires en nature, etc.)? Quels sont ces mécanismes?
· Y’a-t-il des différences dans la façon dont les femmes candidates et les hommes candidats dépensent leurs fonds de campagne? Par exemple, les dépenses sont-elles plus élevées pour les femmes en raison des risques sécuritaires, des frais de garde d’enfants, etc. ?
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Financement politique pour les femmes
Bonjour à toutes et à tous.
Ici je prends comme exemple mon pays, la Mauritanie.
Le sujet en question est véritablement un problème sérieux quant à l'accès des femmes aux postes politiques.
En effet, la situation actuelle est telle que les femmes représentent 20% au niveau du parlement et aux environs de 30% des conseillers municipaux. Ces pourcentages ont été votés par une loi adoptée en 2006 lors des dernières élections législatives et municipales.
Malheureusement, cette loi a été changée dernièrement pour garantir seulement 13% des sièges aux femmes.
A cela s'ajoutent les problèmes matériels; étant donné que la Mauritanie est un pays pauvre, les femmes représentent plus de 52% de la totalité de personnes pauvres.
Il n’existe aucun soutien pour encourager les candidatures féminines et encore moins pour financer leur campagne électorale ou leur lutte politique.
Sur ce plan, un programme en faveur de l'entreprenariat féminin s'avère nécessaire.
De même, l'inexistence de contrôle des sources de financement des campagnes, le manque de mécanismes juridiques incitant les partis politiques à une meilleure représentativité des femmes, sont des facteurs d'inégalité entre les hommes et les femmes.
Financement politique pour les femmes
La participation Politique effective des femmes ne peut se faire sans financement N'importe quelle stratégie dégagée ne peut se réaliser sans argent
La sous-représentation des femmes dans la vie publique et politique traduit un certain déficit démocratique dans notre pays je parle du cas du Mali. Pourtant, le Mali a ratifié toutes conventions régionales et internationales en faveur de la parité genre, dont la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). L’on se rappelle qu’en 2006, une proposition de loi avait été déposée sur la table de l’Assemblée nationale dans ce sens, mais elle fut rejetée. Ce projet de loi prévoyait un quota de 30 % de femmes sur chaque liste de candidature aux élections et une répartition équilibrée des hommes et des femmes sur les listes de candidature. Même si la proposition a été repoussée par les parlementaires en son temps, force est de reconnaître que la nécessité d’une plus grande représentativité des femmes au niveau de la prise de décision s’impose. La question reste d’actualité surtout au moment où notre pays s’apprête à organiser les élections générales en 2013.
Conscient de ces enjeux, le gouvernement à travers le ministère de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant en collaboration avec ses partenaires et les organisations de la société civile, a élaboré une « Stratégie nationale pour une participation et une représentativité accrues des femmes aux élections générales » et son plan d’action 2012-2015. La stratégie qui se veut un cadre fédérateur de toutes les initiatives dans le domaine « genre et élections », a été lancée mardi au cours d’une cérémonie présidée par le Premier Ministre, Diango Cissoko tout juste le 3 mai 2013.
Cette stratégie est bâtie sur les acquis des programmes précédents et met un accent particulier sur une meilleure coordination des différentes interventions et une mutualisation des ressources financières et techniques. Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre des priorités nationale en matière de genre et de participation à la gouvernance telles que définies dans « l’Etude nationale prospective Mali 2025 », le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2012-2017), la Politique nationale genre (PNG-Mali) adoptée en 2010 ainsi que le Plan décennal pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
La nouvelle stratégie a pour objectif d’améliorer le niveau de représentativité des femmes dans les instances politiques nationales. Elle veillera aussi à l’accroissement du taux de participation des femmes aux élections générales à venir aux niveaux national et local. Ses axes opérationnels sont, entre autres, le renforcement des organes des élections en genre, l’amélioration de la représentativité des femmes à des positions stratégiques au sein des partis politiques et dans les instances de décisions (Parlement, Haut conseil des collectivités, conseils communaux, conseils de cercle, assemblées régionales).
Une grande place est également donnée à la préparation technique des femmes candidates aux différentes échéances électorales, à l’appui direct aux femmes candidates ainsi que la sensibilisation des populations et la communication.
La problématique de la sous représentativité des Maliennes doit trouver sa réponse dans cette nouvelle stratégie en permettant de pallier le fait que les femmes sont encore une masse de manœuvre électorale dans les partis politiques. Il suffit d’une volonté politique, d’une volonté des citoyennes et d’une considération d’équité genre dans les instances de prise de décision.
Troisième du type dans notre pays après celles de 2007 et 2009, la stratégie suscite beaucoup d’espoirs de corriger définitivement la sous-représentation des femmes dans les instances de décisions et d’accroître de façon considérable le taux de leur participation aux futures élections.
Haïti
Je suis très contente de lire les grandes lignes visant à renforcer la capacité des femmes en vue de gagner les élections. A travers le monde il existe une discrimination à l'égard des femmes, aujourd'hui les femmes de mon pays veulent faire de la politique. Je coordonne l’activité de femmes qui sont déterminées à se présenter aux élections, mais manque de moyens financiers. Ce manque les rend indécises, parce que suivant les derniers résultats des dernières élections en Haïti la majorité des femmes qui n’ont pas gagné les élections étaient confrontées à des problèmes économiques majeurs. Aujourd'hui nous avons besoin d’un encadrement au niveau régional, national et international pour pouvoir gagner. Personnellement je vais me présenter à nouveau aux prochaines élections au niveau législatif.
Josette MACILLON
Ex-candidate à la députation - Facilitatrice de la coordination des Organisations des femmes du Sud d'Haiti/KOFASID
Bonne chance pour votre
Bonne chance pour votre candidature, surtout ne pas baisser les bras. Il faut oser tant qu'on en a les moyens.
Financement des femmes en politique
Bonjour,
Je suis Madame Camara Djenabou Touré, Directrice Adjointe de la Planification de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de Guinée Conakry.
L'engagement des femmes en politique dans mon pays est très faible, ceci est dû aux pesanteurs sociaux culturels et aux manques de moyens. Les femmes ont un revenu faible et beaucoup d'entre elles ne sont pas instruites. Il est important aujourd'hui de soutenir les femmes qui ont le courage de s'engager dans la politique à travers le montage et le financement des micro projets, mais aussi le renforcement des capacités de ces femmes. Ce renforcement permet aux femmes de gagner la confiance en soi et celle des hommes.
Je suis entièrement d'accord
Je suis entièrement d'accord avec vous. La femme doit se sentir capable à travers des acquis et de l'assurance. Après cela, le reste n'est que partie remise
FINANCER LES FEMMES EN POLITIQUE, CONSOLIDER LA PARITE
SENEGAL : FINANCER LES FEMMES EN POLITIQUE, C’EST CONSOLIDER LA PARITE !
Au Sénégal, les femmes ont arraché le droit d’élire et d’être élue depuis 1945, durant l’occupation coloniale, après une lutte acharnée dans les 4 communes que sont Dakar, Saint-Louis, Gorée et Rufisque, en préparation à des élections locales.
Depuis, elles n’ont cessé de se battre pour plus de participation des femmes à l’exercice du pouvoir.
Dans les années 70 à 80, ce sont principalement les organisations politiques de la gauche qui ont continué à porter ce combat, à l’insuffler dans la société civile qui est un espace citoyen plus large, plus inclusif et plus fédérateur. Divers autres secteurs et partis de tout bord ont rejoint le mouvement.
Cette conjonction de la politique et de la citoyenneté a généré la mise en place du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) en mars 1995, un espace pluriel qui a rompu les barrières idéologiques pour instaurer un dialogue et susciter l’action commune pour l’évolution de la position des femmes dans les sphères de décisions.
L’œuvre du COSEF, en conjonction avec l’action de diverses autres catégories, a permis le vote de la loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue homme-femme dans les institutions totalement ou partiellement électives.
Mais dès la première application de la loi, le résultat a été une assemblée nationale avec 65 femmes sur 150 participants, soit 43,33% contre 18,03% à l'issue des élections législatives de 2007.
Malgré cette avancée notable, on se rend compte que le pari de la parité absolue n’est pas gagné.
Cela tient au mécanisme de répartition des sièges d’une part, mais surtout à la faiblesse de la surface financière de bien des femmes politiques comparativement aux hommes, de quelque bord que cela soit.
Le décret N° 2012_365 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l'occasion des élections législatives du l7 juin 2012 octroie un nombre impair de sièges à 14 départements.
Ainsi, les hommes occupant le leadership politique sont de ce fait privilégiés, car maîtrisant, plus que les femmes, le temps politique, les connaissances politiques, les relations et surtout l’argent. Il va de soi que la question financière demeure le noeud gordien à défaire afin que les femmes puissent jouer pleinement les rôles qui sont les leurs dans la politique.
En effet, avec la parité alternée dans la préparation des listes, la première personne investie est un homme. Sur une liste de 7 sièges, il ya 4 hommes et 3 femmes. Si la liste ne dispose que d’un siège, il est généralement occupé par un homme. Et c’est cela qui constitue une limite de la loi sur la parité «absolue ». Cette limite doit être surmontée et invoquer, parmi les multiples solutions, l’instauration d’un accès égal à l’argent politique entre les femmes et les hommes au sein d’une même formation politique.
En 2007, j’écrivais dans la discussion sur la procédure de désignation des candidat(e)s et financement qu’au Sénégal le financement des partis n'est pas codifié par une loi et il n'y a pas de soutien de la part de l'état. (Soumis par Awa Fall Diop le lundi 27 oct 2008 à 00:33.)
Mais aujourd’hui, le financement des partis politiques est une question émergente qui va, dans les moments prochains, rythmer le débat public. Il présente dès lors un intérêt particulier et une opportunité inédite pour consolider la loi sur la parité.
Le modèle de financement des partis politiques appelle nécessairement des mesures de contrôle pour renforcer le respect des règles de financement des campagnes électorales telles que la limitation des dépenses autorisées.
Dans le même ordre d’idée, il doit inclure, dans son esprit, dans sa forme et dans sa pratique, la répartition juste et égale du financement politique entre les femmes et les hommes.
L’état, gardien de la constitution qui a érigé l’égalité de genre en normes républicaines, se doit d’y veiller particulièrement, d’autant plus qu’aucun parti politique n’a mis en place de mécanisme pour faire face aux inégalités entre les femmes et les hommes en matière de financement.
Je le soulignais déjà : les fonds mobilisés par les partis sont gérés dans une opacité totale et la part des femmes y est virtuelle. Je parle en connaissance de cause, étant une leader politique nationale. (Discussion sur la procédure de désignation des candidat(e)s et financement, soumise par Awa Fall Diop le lundi 27 octobre 2008 à 00:33.)
Le COSEF, en tant que creuset de réflexion et d’action qui a déjà eu à sponsoriser des femmes candidates, doit prendre le leadership dans cette réflexion, avant que le financement des partis politiques ne se fige dans un modèle qui ne tienne pas compte de l’inégalité d’accès à l’argent entre les femmes et les hommes en politique.
Awa Fall-Diop
Ancienne Ministre des Relations avec les Institutions
Présidente du Mouvement National des Femmes de AJ-PADS
Présidente de l’Observatoire des Relations de Genre au Sénégal – ORGENS
Y’a-t-il des différences entre les candidatures féminines ?
Avant d'arriver au financement, je pense qu'il faudrait d'abord mettre l'accent sur la formation des femmes pour qu'elles puissent mener des véritables actions politiques. Le taux est très bas pour celles qui s'intéressent véritablement. Et lorsqu'elles sont mêmes candidates à un quelconque poste de responsabilité, elles se voient mises à l'écart par leurs semblables c'est-à-dire la femme elle-même. Les femmes doivent aimer et soutenir leur genre.
Après cela, je pense que dans le feu de l'action d'une campagne électorale, une femme n'a pas besoin d'effectuer plus de dépenses pour des problèmes de sécurité ou de garderie. Elle doit plutôt, en nusant de ses atouts de femme, montrer qu'elle peut tenir, comme dans sa propre famille, les rennes qui lui seront confiés.
Financement politique pour les femmes
En Afrique et particulièrement au Cameroun, la participation des femmes pour intégrer des postes politiques est très faible. Je pense que la question ne devrait pas se poser sur les fonds élevés de la campagne électorale par rapport à ceux des hommes. Je pense que l'accent doit être mis sur la formation des femmes afin qu’elles puissent se lever, mener des actions stratégiques pour pouvoir accéder à ces postes. Lorsqu’on regarde plus loin, on se rend compte que dans une assemblée où l'on doit élire une candidate, la population possède en majorité plus de femmes que d'hommes, mais ce sont ces femmes qui vont accorder leur vote en faveur de l'homme. Il y'a un désintérêt de la femme pour son genre.
Donc la différence dans le fond d'une campagne électorale entre un candidat et une candidate n'existe pas. Ce ne sont pas des problèmes de garderie ou de sécurité qui pourront faire balancer les données en faveur de l'un ou de l'autre. Mais plutôt des stratégies mises sur pied pour que les gens adhèrent à la vision pour laquelle elles se battent. Et pour y arriver, elles possèdent des ressources. Comme dans leur foyer, les femmes peuvent se lever et d'un pas ferme et avec une certaine poigne conduire la population à adhérer à leur concept. Mieux encore, elles savent être convaincantes. Certaines y sont parvenues et pourquoi les autres n’y arriveraient pas ? Je pense que pour ma part, les femmes qui ont cette opportunité, cette possibilité, sont occupées à d'autres problèmes.
Financement politique pour les femmes
Salut de mon pays le Burkina Faso. La constitution oblige les partis politiques à avoir au moins 30% de candidatures féminines sur leurs listes pour les élections législatives et municipales. Mon parti, à travers une directive, recommande au responsable de section d'avoir 50% de femmes sur leurs listes pour les deux élections citées ci-dessus. Au cas où un parti politique ne respecterait pas cette disposition de la constitution il perd 50% du financement public pour la campagne.
Cette loi a encouragée plusieurs femmes à s’intéresser à la politique. Ces femmes ont besoin d'un appui particulier vu les pesanteurs socio-culturels qui font qu'une femme candidate ait du mal à mobiliser les fonds pour sa campagne. Elles ont besoin aussi de formation. L'ONG NDI offre des formations aux femmes candidates. Ces formations leur donnent une base nécessaire pour mener un combat politique. Elles permettent aussi aux femmes d'avoir des indemnités. Ces indemnités sont importantes et leur permettent d'aller vers leur électorat. Elles devront bénéficier 'un appui pour le financement de leur campagne ce qui n'est pas le cas en ce moment. Plusieurs ONG en plus du NDI devraient intervenir directement dans mon pays pour appuyer financièrement les femmes qui acceptent de s'engager dans la politique.
Financement politique pour les femmes
Je me nomme Wendyam Micheline et je suis la présidente de l'Association Femmes et Développement au Burkina Faso.
Pour ce qui est d'expérience burkinabé en matière de la participation des femmes à la politique, le travail conjoint du ministère de la promotion des femmes et des mouvements et associations de la société civile ont conduit le gouvernement a adopté une loi portant sur le quota genre. Cette loi oblige les partis politiques à inscrire 30% de femmes sur les listes électorales; mais l'expérience a démontré que cette loi n'est pas suffisante; il faudra qu'elle s'accompagne de mesures supplémentaires. A cet effet, le financement politique rentre en compte; en ce sens, pour l'instant, je ne pense pas qu'il existe un budget spécifique pour les femmes. Le financement politique octroyé par l'état au niveau du Burkina est alloué aux partis politiques. Et la dépense de ce budget revient à une gestion interne des différents partis; de ce fait, la part allouée aux femmes dépendra donc de leur positionnement dans le parti et de leur influence. Ce qui me laisse penser qu'effectivement, le financement doit être revu pour qu'il ait une part octroyé aux femmes pour leur permettre de mener à bien leur campagne politique.
Je ne saurais terminer, sans évoquer ce que d'autres m'ont devancé, à savoir la question de la formation des femmes en politique. Je dirais que le manque de compétences dans le domaine limite beaucoup les femmes et les empêche d'aller plus loin et de se hisser. Ainsi, la formation et le renforcement des capacités des femmes politiciennes s'avèrent incontournable pour une meilleure participation et la réussite des femmes en politiques.
Wendyam Micheline KABORE
Présidente de l'AFD/Burkina Faso
Financement des femmes politiciennes au Togo
Bonjour à toutes et à tous,
Le Togo, à travers le code électoral adopté le 15 février 2013, a prévu des mesures incitatives pour la participation des femmes en politique. Il s'agit de la réduction de moitié des frais de caution des candidates pour les législatives et les locales et des bonus pour les partis politiques qui respectent la parité sur leurs listes.
Ces dispositions sont certes louables pour les organisations féminines mais restent de loin une approbation des partis politiques surtout de ceux de l'opposition.
En effet, l'adoption du code électoral reposerait sur la volonté du Chef de l'Etat d'opter pour la parité, selon son discours du nouvel an à la Nation. A ce propos, aucune loi n'a été promulguée jusque-là pour traduire cette volonté politique en fait réel. Ceci laisse libre cours aux interprétations de cette disposition pour les législatives et les locales à venir, sans toutefois compter avec les désaccords entre l'opposition et le gouvernement par rapport à l'adoption de ce code dans un climat politique tendu. A cela s'ajoute le conditionnement du financement des partis politiques par l'élection des femmes de ces partis. Il ressort qu'à côté de la volonté politique de voir les femmes participer massivement et se faire élire se cache une volonté d'écarter l'opposition en mal d'organisation interne pour ce rendez-vous électoral. D'où l'interprétation faite des mesures de financement politique en faveur des femmes au Togo est perçue comme un frein au jeu démocratique.
Samia Zaouali -Parti de la rencontre Destourienne -Tunisie
La femme en Tunisie exerce la politique sans inconvénients ni des lacunes et avec une grande aisance.
On peut dire qu’il y a deux phases totalement différentes pour les femmes politiciennes : avant révolution et après révolution.
Avant révolution : il y avait un seul parti dominant le RCD qui avait une représentation assez importante de femmes vue que ses listes sont toujours gagnantes dont 30% sont des femmes obligatoirement. La stratégie étatique était pro participation effective et présence de la femme politique puisque on utilisait le régime des listes ; ainsi la femme bénéficie des mêmes avantages que l’homme dans le financement des campagnes électorales. Il y avait une discrimination mais dans le sens positive. En ces temps-là on parle rarement des femmes dans l’opposition qui ont pu financer un parti de leurs campagnes électorales.
Après révolution : les nouvelles législations des élections via l’ISIE qui obligeaient les partis à faire des listes électorales de neufs personnes, la moitié des femmes et l’autre moitié des hommes, avec alternances homme/femme ou femme/homme et les incitent à émettre des listes dont les femmes sont en tête. Mais désormais, une minorité de partis politiques qui ont mis une femme en tête de liste (étant donné que le nombre des listes était très élevé (environ 1500 listes)) il y a eu dispersion de voix et la liste gagnante ne prendra qu’un seule siège et évidemment ce siège sera occupé par un homme. L’objectif était d’avoir équité entre homme et femme à l’Assemblé Nationale Constituante (ANC) mais les résultats de représentation effective des femmes étaient aux alentours de 27%. En effet, avec la parité alternée dans la confection des listes la première personne investie est un homme. Sur une liste de 9 sièges, il y a 5 hommes et 4 femmes. Si la liste ne dispose que d’un siège, il est généralement occupé par un homme. Et c’est cela qui constitue une limite de la loi sur la parité « absolue ». Cette limite doit être brisée et o invoque, parmi les multiples solutions, l’instauration d’un accès égal à l’argent politique entre les femmes et les hommes au sein d’une même formation politique.
La nouvelle stratégie a pour objectif d’améliorer le niveau de représentativité des femmes dans les instances politiques nationales. Elle veillera aussi à l’accroissement du taux de participation des femmes aux élections générales à venir aux niveaux national et local. Ses axes opérationnels sont, entre autres, le renforcement des organes des élections en genre, l’amélioration de la représentativité des femmes dans des positions stratégiques au sein des partis politiques et dans les instances de décisions (Parlement, Haut conseil des collectivités, conseils communaux, conseils de cercle, assemblées régionales).
Une grande place est également donnée à la préparation technique des femmes candidates aux différentes échéances électorales, à l’appui direct aux femmes candidates ainsi qu’à la sensibilisation des populations et la communication.
Aquiline Niwemfura
Si je partage l'expérience de mon pays, je dirais que la loi régissant les partis politiques exige le respect de la clause constitutionnelle, pour tout parti politique sans exception, qui exige d'avoir au moins 30% des femmes parmi ses membres effectifs. Cette action affirmative facilite la participation et le recrutement des femmes au sein des partis politiques.
Aquiline Niwemfura
Financement des femmes en politique en Côte d'Ivoire
En Côte d'Ivoire, nous pouvons relever que les efforts consentis par le politique en vue de la participation de la femme à la prise de décision et à jouer pleinement un rôle en politique ont eu quelques résultats perceptibles, ces dernières années.
En effet les femmes représentaient respectivement en 1995 et 2001, 8,33% et 21,4% au Gouvernement; 8% et 8,5% à l’Assemblée Nationale; 11% et 10,8% au Conseil Économique et Social; 5,1% et 5% dans les Mairies.
En 1999, au niveau des partis politiques, on enregistre 1 femme Secrétaire Générale sur les 80 Partis existants. Ce chiffre reste le même en 2004. De même, au niveau des autres Institutions, on note la présence de femmes Ambassadeurs (14, 3%); Chefs de villages (3 femmes sur 8.549); à la Cour Suprême, trois (3) femmes Magistrats dont une (1) Conseillère, un (1) Procureur Général
et un (1) Substitut Général; au Conseil Constitutionnel, un (1) femme sur sept (7) membres de la chambre constitutionnelle.
En 2013, leur pourcentages dans l'actuel gouvernement représente 36% et elles sont de plus en plus insérées dans les instances de prise de décision.
Par ailleurs, c'est seulement aux élections de 2000-2001, que les Partis Politiques ont fait l’effort de présenter des candidatures féminines à des postes électifs et ce, jusqu'à maintenant.
Ces efforts de participation de la femme dans les élections ont été renforcés par le gouvernement actuel. En effet, l'on constate une participation active de la femme dans les activités de sortie de crise, crise qu'a connue notre pays.
Lors des récentes élections législatives de 2012 en Côte d'Ivoire, toutes les femmes candidates quelque soit le bord politique,ont reçu une aide financière de la part du Président actuel pour soutenir la campagne de ces femmes. En Côte d'Ivoire, pour l'heure, il n'existe pas de loi relative à l'aide de la femme en matière politique. D'ailleurs, il était très difficile pour les partis politiques de cautionner la candidature féminine. Ce engouement que nous constatons aujourd'hui à voir la femme candidate aux élections, émane des efforts internationaux qui voudraient que la femme face de la politique et qu'elle soit de plus en plus insérer dans les instances de prise de décision. Pour preuve la loi qui vient d'être promulguée faisant de la femme et de l'homme tous deux chefs de la famille a été et continue d'être mal perçue par les hommes et l'ensemble des citoyens. Cette perception de la loi émane des us, coutumes et croyance de nos peuples.
Ce qui est confortant en Côte d'Ivoire en matière de la participation de la femme en politique, c'est que des efforts sont consentis tant bien par l'actuel gouvernement que par les ONG, en vue d'une participation totale de la femme aux activités politiques du pays. Cette volonté manifeste a été d'ailleurs exprimée à ADDIS ABEBA en Éthiopie, lors du cinquantenaire de l'Union Africaine. Les années à venir nous situerons sur la place de la femme en matière politique.