Les femmes permettent-elles aux partis politiques de connaitre un plus grand succès ?
L’idéologie et l’organisation interne des partis influent sur la façon dont les différents besoins, intérêts et demandes sociales sont représentés. Certains partis sont de grands défenseurs de l'égalité des sexes et encouragent la sélection de femmes dans leurs listes de candidats en adoptant une politique de quota pour les femmes ou politique d'alternance. Cependant, d'autres partis politiques choisissent d'ignorer la loi. Ils choisissent plutôt de payer les amendes pour non-respect de la loi ou de recruter les femmes mais de ne point encourager ni cultiver leur participation au sein du parti.
Le lien de causalité entre la promotion de la participation des femmes et le succès électoral d'un parti n'a pas été correctement documenté. Dans cette discussion, nous aimerions avoir des exemples où les partis politiques ont augmenté leur base de soutien et gagner des voix électorales après l'adoption de réformes visant à promouvoir l'autonomisation des femmes.
Q1 : Connaissez-vous un parti politique qui ait bénéficié d’un soutien public plus important à la suite de la mise en place de mesures de discrimination positive?
Q2 : Pensez-vous qu'il y ait un lien entre la promotion de la participation des femmes et le succès électoral d'un parti politique?
Q3 : Quelles sont les mesures que les partis politiques peuvent prendre pour accroître la participation politique des femmes au sein de leurs propres institutions et dans l'arène politique en général ?
Pour en savoir plus sur les normes juridiques et mesures internes adoptées volontairement par les partis pour fournir un cadre pour l’égalité des sexes, nous vous invitons à lire la réponse récapitulative de nos experts Les meilleures pratiques mises en place par les partis politiques pour promouvoir les femmes en politique (2012) et le guide Promouvoir le rôle des femmes pour renforcer les partis politiques (PNUD/NDI, 2012) qui énumère les interventions ciblées que les partis politiques peuvent mettre en place pour donner plus de responsabilités aux femmes.
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Cette année, au Mexique, la
Cette année, au Mexique, la Constitution a été modifiée pour faire place à la parité (50% de chaque sexe) pour les candidatures législatives, fédérales et locales. Les partis politiques ont convenu de passer un quota de 40%. La justice électorale a joué un rôle décisif dans cette démarche pour augmenter les espaces de participation politique des femmes. En effet, c’est à travers des résolutions du Tribunal électoral fédéral que l’on a pu garantir que les partis politiques se conforment au quota exigé par la loi, permettant ainsi d’accroitre la participation des femmes dans la fonction publique. Par exemple, grâce aux décisions de justice, il a été possible de supprimer une exception au quota précédent qui stipulait que quand les candidatures étaient le résultat de processus démocratiques, il n’était pas nécessaire d’atteindre le quota de 40%. Le Tribunal électoral a noté que l'exemption était inconstitutionnelle parce qu'elle ne garantissait pas l'égalité des sexes. Cette résolution a permis d'avoir dans la présente législature fédérale une hausse considérable du nombre de femmes dans les deux chambres. La Chambre des députés compte 37,5% de femmes et celle du Sénat 32%. Pour la première fois dans l'histoire du Mexique, le seuil des 30% a été dépassé.
Prenant le Kenya à titre d
Prenant le Kenya à titre d’exemple, des structures appropriées ont été mises en place dans la Constitution pour que les femmes participent plus activement à la vie politique. Cette situation découle du fait que les politiques nationales affectent les femmes et les hommes et il est juste de faire participer les deux sexes lors de la formulation de politiques nationales. La constitution du Kenya a prévu des sièges spéciaux aux femmes pour éviter le scénario classique où le succès politique est biaisé en faveur des hommes. En partant de ce constat, les partis politiques ont connu une forte hausse du nombre de femmes qui voulaient participer aux élections générales de 2013. L'effet de ceci a été un taux de participation très élevé enregistré, en particulier, des femmes qui voulaient élire des femmes leaders qu'elles pensaient représentaient mieux leurs intérêts.
Apres avoir remporté les élections, la Coalition du Jubilé a nommé plus de femmes à des postes de gouvernement que tout autre gouvernement qui a précédé. Sur les 18 postes ministériels, 6 sont occupés par des femmes. Ceci est en rapport avec l'article 81 (b) de la Constitution du Kenya. Suite à cette nomination, le sentiment général exprimé par le public et en particulier les femmes envers la Coalition du Jubilé a été un fort soutien et une admiration. Cela explique en partie la popularité croissante du parti sur une période d’1 an au pouvoir. Cependant, de l’avis général des militantes en faveur de l'égalité des sexes, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une plus grande participation des femmes en politique.
Cet exemple donne une idée de la façon dont les partis politiques peuvent gagner en popularité une fois qu'ils impliquent les femmes dans leur programme. Cela démontre le lien entre la promotion de la participation des femmes par un parti politique et son éventuel succès électoral.
Commentaire envoyé en anglais par Eugene Mbaisi
Pour être honnête, nous ne
Pour être honnête, nous ne sommes pas sûrs que ce soit le cas. Dans notre cas, nous avons 155 mairies, seulement 12 sont dirigées par des femmes, de nos 190 administrations provinciales, seulement 40 sont dirigées par des femmes, et nous n’avons que trois femmes ministres sur un total de 21. C’est une situation alarmante. Sur un total de 32 sièges au Sénat, seulement 4 sont occupés par des femmes. Sur un total de 1149 conseillers municipaux, 383 sont des femmes, soit 33 pour cent.
La réalité est la suivante: nous devons travailler avec les femmes, à la fois en politique, et dans les secteurs économiques et sociaux car aucune société au monde ne peut ignorer 50 pour cent de sa population.
La participation des femmes et les partis politiques
L'intégration des politiques d'égalité entre hommes et femmes dans les politiques et discours programmatique des partis politiques se fait souvent de façon lente et ne suffit pas dans la plupart des cas. Il y aura toujours des personnes qui soutiennent les femmes, mais ces personnes font partie d’une minorité, le succès électoral est principalement confiné aux partis de gauche.
Suite à l'argument ci-dessus, je pense que dans l'ensemble il n'y a pas de corrélation claire entre la promotion de la participation des femmes et les résultats électoraux.
Les partis politiques mettent en place des mesures de discrimination positive pour encourager la participation des femmes dans leurs structures internes, à travers la mise en place de quotas pour des rôles de leadership ou de listes de poste alternés (femme / homme) pour les processus d’élections internes. Nous observons des progrès en particulier dans les partis de gauche; entre autre des tendances idéologiques, même si vous devez convaincre les parties qu’il est nécessaire de mettre en place des mesures de discrimination positive pour changer la situation.
Au Liban, les femmes sont en
Au Liban, les femmes sont en train de perdre du terrain: aux élections de Juin 2009, seulement 4 femmes ayant un « héritage » politique ont remporté les élections.
Dans le gouvernement de 2014, nous avons juste une femme.
Je pense qu'il est nécessaire d’avoir un quota d’au moins 50% de femmes à cause des autres quotas que nous avons au Liban dans les partis politiques. Cela conduira à avoir des femmes occupant des postes de direction.
Commentaire envoyé en anglais par Rita Chemaly
www.ritachemaly.wordpress.com
La réforme politique et
La réforme politique et électorale qui a pris lieu au Mexique cette année comprend un nouveau défi pour les partis politiques et leur mode de désignation des candidats. Le maximum de publicité a été établi dans la Constitution comme un principal vecteur en matière électorale. La nouvelle loi sur les partis politiques stipule que chaque parti déterminera et fera savoir les critères pour assurer la parité dans les nominations. Ils doivent être objectifs et assurer l'égalité des sexes, de sorte qu'il n’y ait pas des atteintes aux droits des femmes et leur candidature au poste.
Autre particularité très intéressante, une question controverse, même devant la Cour supérieure du Tribunal électoral fédéral et qui mérite d'être revue dans la réforme : depuis 2008, le Code électoral qui fut abrogé, permet deux pour cent du financement public pour la promotion du leadership des femmes, comme cela en est le cas au Costa Rica, au Brésil et au Panama.
La première année plus de 50 milliards de pesos ont été attribués à tous les partis. Avec l'augmentation annuel du budget, nous sommes passés à plus de76 millions en 2014. Maintenant, avec l'augmentation de 50% imposée, nous avons plus de 117 millions pour l'année prochaine. Un record pour pousser le leadership féminin. Cependant, il y a une section de la loi qui est inquiétante, car elle indique que dans ce budget toute dépense nécessaire à la mise en place de ces actions sera prise en compte. Dans le passé, un parti politique considérait que le paiement aux secrétariats de leurs bureaux était un geste pour encourager la promotion du leadership des femmes.
Commentaire envoyé en espagnol par Abgiovas.
En Colombie, des efforts ont
En Colombie, des efforts ont été faits au niveau législatif, pour assurer la présence des femmes dans les espaces politiques, à travers la loi 581 de 2000, qui garantit la participation adéquate et effective des femmes dans les processus de prise de décision des différentes branches et différents organes du gouvernement, et la récente Loi 1475 de 2011, adoptée en vue des élections en Octobre de cette année, qui stipulait qu’au moins 30% des candidats sur les listes électorales devaient être des femmes.
Il faut encore un certain temps avant que ces efforts législatifs fonctionnent comme un facteur d'équilibre dans le pays, en réussissant à transformer la réalité de l'inégalité et le manque d'accès des femmes aux postes de prise de décision et de pouvoir. À cet égard, il s’avère que la loi 581 de 2000, est encore toujours mal interprétée, étant uniquement appliquée dans les cabinets ministériels et les municipalités, en laissant de côté d'autres niveaux de prise de décisions. Cependant, des études récentes sur l'évaluation de la mise en œuvre de la présente loi montre que bien que cette présente des lacunes dans sa mise en œuvre, elle est importante pour s’assurer que davantage de femmes occupent des postes de décisions.
Quant à l'application de la loi 1475 dans les élections d'Octobre 2011, les recherchent menées montrent que la présence accrue des femmes dans les listes de candidates ne conduit pas nécessairement à ce qu’elles occupent plus de postes, au contraire leur présence aurait diminué. A Medellin, par exemple, dans le cas de la municipalité, par rapport à 2007-2011 et 2012-2015, la présence des femmes dans les listes des différents partis politiques a augmenté de 132% en conformité avec la législation; Toutefois et contradictoirement, il y a une seule femme au sein de la municipalité (sur 21 personnes); dans les conseils administratifs locaux, les femmes ne représentent que 37% (54 sur 147 personnes); et au niveau régional, à l'Assemblée départementale, les femmes ne représentent à peine que 7,6% (2 sur 26 femmes de l'Assemblée). Cette situation s’étend à l’échelle national et confirme la thèse selon laquelle plus on avance en terme de pouvoir et plus petite est la représentation féminine.
Commentaire envoyé en espagnol par Fundación de la mano contigo
1. Dans ma région, le nombre
1. Dans ma région, il y a un grand nombre d'hommes, il n'y a donc pas de priorité pour les mesures de discrimination positive.
2. Dans ma région, la participation politique des femmes Indonésiennes est encore très faible. Du coup, les femmes préfèrent les hommes en politique.
Commentaire envoyé en anglais par Hasni.
Selon moi, ce qui se passe
Selon moi, ce qui se passe aujourd'hui au Pérou, c’est le recrutement opportuniste des femmes par les partis politiques, qui indiquent que le sexisme est encore bien présent. En général, ils le font pour atteindre le quota des femmes, mais ce qu’il y a de pire c’est que la participation des femmes est confinée aux postes les moins susceptible de gagner, à quelques exceptions près. Toutefois, la participation des femmes augmente et je pense que ce sera ses propres compétences en leadership qui permettront son emplacement dans l'arène des partis politiques. Ah, concernant les partis c’est un autre problème, ce sont les mouvements pro électoraux qui ont gagné plus d'espace au cours de ces dernières années.
Commentaire envoyé en espagnol par Blanco.
Ces questions sont assez
Ces questions sont assez complexes pour être abordées en une seule fois, cependant, il est important de se pencher sur la question de l’impact des femmes sur les partis politiques en présentant de nombreux exemples. Je suis certaine qu’il y a de nombreuses leçons apprises et d’expériences qui valent la peine d’être partagées. Je vais répondre à la deuxième question en espérant que nos participants donnent plus d'exemples et aident à formuler des approches et des stratégies qui puissent porter sur la défense des droits des femmes en général et l'inclusion des femmes dans la vie politique en particulier.
Le lien entre la promotion de la participation des femmes et le succès électoral d'un parti politique est évident, le cas de l'entrée des femmes en politique pourrait en dire plus à ce sujet avec plusieurs exemples qui prouvent que l’inclusion des femmes stimule et renforce les popularités des partis politiques.
Dans le cas de la première femme élue au parlement au Soudan, l'élection de Fatima Ahmed Abrahim à contribué à encourager d'autres partis politiques à avoir des femmes dans leurs campagnes et listes électorales. Par conséquent, les partis politiques ont tendance à inclure les femmes après le succès de la première femme au parlement soudanais. Fatima a été élue en tant que candidate indépendante, alors qu'elle était un membre actif du parti communiste du Soudan. De plus, Fatima Ahmed Abrahim était le leader de l'Union des femmes soudanaises et un de ses fondateurs. Depuis, l’idée de l'inclusion des femmes dans la vie politique a connu des changements radicaux, avec de plus en plus de partis politiques intégrant et promouvant la participation des femmes.
Je suis certaine qu'il y a de nombreux exemples de différents pays. Le fait demeure que l’inclusion des femmes a transformé le point de vue sur la contribution des femmes dans l'arène politique, avec de nombreux exemples montrant l'impact positif dans les partis politiques.
Le rôle des partis politiques à la contribution de l’accroissement de la participation des femmes pourraient effectivement avoir lieu par la diffusion et la mise en œuvre d’actions positives et en persuadant les autres partis politiques à faire de même. Les partis politiques pourraient aider à encourager la participation et l'inclusion des femmes en politique, en fournissant des exemples de réussite et faisant place au style et aux structures des femmes à être adopté au sein du parti.
Aujourd’hui, de nombreux partis politiques, après avoir été témoin du succès des partis politiques qui ont fait campagne et le rôle qu’a joué l'inclusion des femmes dans ce succès, ont tendance à avoir des femmes en tant que leaders ou secrétaires, cela ne serait pas possible sans avoir été témoin de la réussite de l’inclusion des femmes en politique en général et au sein des structures des partis politiques en particulier.
Commentaire envoyé en anglais par Dr. Ameena Alrasheed