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Dix femmes qui ont changé la face de Westminster

Editorial / Opinion Piece / Blog Post

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March 30, 2015

Dix femmes qui ont changé la face de Westminster

Par Lucile Huguet

A l’aube de l’élection générale qui verra la mise en place d’un nouveau gouvernement anglais à Westminster met en lumière le combat de dix femmes appartenant au Labour Party et qui vont perdre leur place au gouvernement pour se faire accepter au sein de celui-ci et changer la donne pour les femmes élues et leurs concitoyennes.

            La plupart ont commencé leurs carrières en 1987 et à elles seules comptent 200 ans d’occupation au parlement. Leur engagement s’illustre par de nombreuses lois passées en faveur de plus d’équité en matière d’éducation, de l’environnement, et de partenariats civils. Sans ces femmes, il n’existerait pas de Sure Start Centres (sortes de crèches qui garantissent un meilleur début de vies aux enfants), ni d’éducation pour les enfants âgés de moins de cinq ans, ni de réduction de TVA sur les contraceptions et les produits périodiques. Et la loi de 2010, Equality Act, qui garantit un salaire égal pour les hommes et les femmes, la fin de discrimination par le genre, la religion, ou le handicap à l’embauche.

            Elles se sont aussi battues pour que plus de femmes accèdent aux postes de ministres ou l’équivalant de nos secrétariats d’état. Mais leur plus belle bataille, à mon sens, fut de réformer la mentalité patriarcale de Westminster. Elles ont du s’imposer dans la « Smoking Room », club où les hommes ministres se retrouvent pour fumer le cigare en buvant un brandy après les séances. Ces ministres femmes ont fait leur trou, prenant place massivement au centre de cette pièce pour boire du rosé, manger de la pizza, glousser en parlant mode et shopping ou en parlant politique et affaires courantes. Les hommes se sont malheureusement vu reculer pour se retrouver cantonnés aux murs de la pièce. Ils opéreront un retour en force lors de la large victoire du parti conservateur en 2010.

            La victoire du Labour party en 1997 a réellement changé la donne, beaucoup de femmes se sont retrouvées au parlement ainsi que des jeunes ministres, qui avaient des familles et qui avaient donc les mêmes prérogatives que ces femmes. La fin de l’ère des mâles conservateurs. Nos ministres anglaises se sont donc battues pour qu’une salle réservée aux familles soit créée.

            Car effectivement, tout est pensé pour des hommes à Westminster : de la taille des meubles, des sièges, et de l’absence de toilettes pour femmes. Elles ont également dû se battre, ce qui semble assez improbable, pour que des toilettes séparées et avec distributeurs de produits périodiques soient créés au parlement.

 

            Elles regrettent de devoir quitter leur poste et pensent qu’elles auraient dû faire encore plus. Pour moi elles ont déjà énormément fait pour elles, et pour celles et ceux qui ont votés pour elles. Même si le chemin reste long pour changer les mentalités et réussir un jour à travailler main dans la main, les anglaises leur doivent une fière chandelle. 

Tessa Jowell, Secrétaire d'État aux Jeux olympiques

Par Lucile Huguet

A l’aube de l’élection générale qui verra la mise en place d’un nouveau gouvernement anglais à Westminster met en lumière le combat de dix femmes appartenant au Labour Party et qui vont perdre leur place au gouvernement pour se faire accepter au sein de celui-ci et changer la donne pour les femmes élues et leurs concitoyennes.

            La plupart ont commencé leurs carrières en 1987 et à elles seules comptent 200 ans d’occupation au parlement. Leur engagement s’illustre par de nombreuses lois passées en faveur de plus d’équité en matière d’éducation, de l’environnement, et de partenariats civils. Sans ces femmes, il n’existerait pas de Sure Start Centres (sortes de crèches qui garantissent un meilleur début de vies aux enfants), ni d’éducation pour les enfants âgés de moins de cinq ans, ni de réduction de TVA sur les contraceptions et les produits périodiques. Et la loi de 2010, Equality Act, qui garantit un salaire égal pour les hommes et les femmes, la fin de discrimination par le genre, la religion, ou le handicap à l’embauche.

            Elles se sont aussi battues pour que plus de femmes accèdent aux postes de ministres ou l’équivalant de nos secrétariats d’état. Mais leur plus belle bataille, à mon sens, fut de réformer la mentalité patriarcale de Westminster. Elles ont du s’imposer dans la « Smoking Room », club où les hommes ministres se retrouvent pour fumer le cigare en buvant un brandy après les séances. Ces ministres femmes ont fait leur trou, prenant place massivement au centre de cette pièce pour boire du rosé, manger de la pizza, glousser en parlant mode et shopping ou en parlant politique et affaires courantes. Les hommes se sont malheureusement vu reculer pour se retrouver cantonnés aux murs de la pièce. Ils opéreront un retour en force lors de la large victoire du parti conservateur en 2010.

            La victoire du Labour party en 1997 a réellement changé la donne, beaucoup de femmes se sont retrouvées au parlement ainsi que des jeunes ministres, qui avaient des familles et qui avaient donc les mêmes prérogatives que ces femmes. La fin de l’ère des mâles conservateurs. Nos ministres anglaises se sont donc battues pour qu’une salle réservée aux familles soit créée.

            Car effectivement, tout est pensé pour des hommes à Westminster : de la taille des meubles, des sièges, et de l’absence de toilettes pour femmes. Elles ont également dû se battre, ce qui semble assez improbable, pour que des toilettes séparées et avec distributeurs de produits périodiques soient créés au parlement.

 

            Elles regrettent de devoir quitter leur poste et pensent qu’elles auraient dû faire encore plus. Pour moi elles ont déjà énormément fait pour elles, et pour celles et ceux qui ont votés pour elles. Même si le chemin reste long pour changer les mentalités et réussir un jour à travailler main dans la main, les anglaises leur doivent une fière chandelle.