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25 ans après la Conférence de Beijing, l'analyse de l'UIP montre que la parité est possible

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25 ans après la Conférence de Beijing, l'analyse de l'UIP montre que la parité est possible

Source: Union interparlementaire

Un quart de siècle après la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes à Beijing, le pourcentage global de femmes dans les parlements a atteint 24,9 pour cent en 2020, contre 11,3 pour cent en 1995. Dans quatre pays (Rwanda, Cuba, Bolivie et Émirats arabes unis), les femmes représentent aujourd'hui 50 pour cent ou plus des parlementaires à la chambre basse ou unique du parlement, alors qu'en 1995 aucun parlement n'avait atteint la parité. Les quotas par sexe demeurent des outils essentiels pour accroître la représentation des femmes dans l’institution, notamment les jeunes femmes.

L'UIP scrute la participation des femmes au parlement depuis des décennies, ce qui lui permet d'observer les tendances sur le long terme, les progrès ainsi que les reculs. Le rapport de l'UIP de cette année examine la présence des femmes au parlement au cours des 25 dernières années, à l'occasion du 25e anniversaire de la Conférence de Beijing et de son plan d'action novateur pour l'égalité des sexes.

Plus de 25 ans pour atteindre 25 pour cent 

Ces 25 dernières années, la proportion de femmes dans les parlements du monde a augmenté de façon significative, la part des femmes dans les parlements nationaux atteignant près de 25 pour cent au niveau mondial. Le Rwanda, les Émirats arabes unis et l’Andorre enregistrent les plus fortes hausses, avec respectivement +57, +50 et +42,8 points de pourcentage dans leur chambre basse ou unique entre 1995 et 2020.

Il y a 25 ans, huit des dix premiers parlements ayant la plus forte représentation de femmes étaient européens, essentiellement parmi les pays nordiques. Aujourd'hui, le classement a considérablement évolué, davantage de régions étant représentées.

"Étant la deuxième femme à présider l'UIP et la plus jeune en 130 ans, je suis convaincue de l'urgence d'avoir davantage de femmes au parlement. Détenir seulement un quart des sièges ne suffit pas. On ne peut accepter que les femmes soient laissées de côté dans certains pays juste parce qu'ils sont incapables d'effectuer les changements institutionnels qui s’imposent pour donner aux femmes de réelles possibilités de participer à la vie politique. Et il n'est pas démocratique de prétendre qu'un parlement est réellement inclusif si les femmes ne sont pas pleinement représentées", a déclaré la Présidente de l'UIP et parlementaire mexicaine Gabriela Cuevas.

"Notre objectif est que tous les pays du monde atteignent la parité au parlement. Compte tenu du très faible nombre de parlements ayant atteint la parité en 2020, le chemin à parcourir demeure encore long. Pour accélérer les progrès, il faudra une plus forte volonté politique et des mesures concrètes, tant de la part des femmes que des hommes. Accroître le nombre de femmes au parlement permet d'améliorer la prise de décision, de bâtir des sociétés plus pacifiques et d'édifier des démocraties plus représentatives qui fonctionnent pour tous", a estimé pour sa part la Présidente du Forum des femmes parlementaires et parlementaire kenyane, Susan Kihika.

"Les hommes et les femmes ont une responsabilité commune dans la réalisation de l'égalité des sexes. Les dirigeants parlementaires sont de plus en plus conscients de cet impératif. Partout dans le monde, on voit que les hommes politiques, en particulier les présidents de parlement, sont des alliés essentiels pour soutenir les femmes parlementaires et mettre en place des institutions plus sensibles au genre qui aident les femmes à progresser en politique", a expliqué de son côté le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong.

Les quotas, un atout majeur

Parmi les 20 pays ayant la plus forte proportion de femmes au parlement, 16 appliquent une forme ou une autre de quota. L'UIP note également que 81 pays organisent désormais des élections avec des quotas par sexe fixés par la loi. Les deux régions en tête du classement – les Amériques et l'Europe – ont été les premières à mettre en place des quotas en faveur des femmes. Ces quotas ont gagné en ambition et en efficacité : ils ne sont plus conçus comme un moyen d'atteindre un seuil minimum de femmes candidates ou parlementaires, mais plutôt comme une stratégie pour parvenir à terme à la parité.

En revanche, la part des femmes dans les chambres parlementaires où aucun quota n'est appliqué est nettement plus faible. Lors des élections législatives tenues dans 68 chambres en 2019, les femmes ont obtenu 30,3 pour cent des sièges en moyenne parmi les 40 chambres qui ont utilisé des quotas, soit prévus par la loi, soit appliqués volontairement par les partis politiques. À titre de comparaison, seuls 17,9 pour cent des sièges ont été remportés par des femmes dans les 28 chambres qui ne disposent toujours pas d'un système de quota.

D'autres facteurs clés contribuent à accélérer et maintenir les progrès vers l'égalité des sexes, notamment : les politiques visant à promouvoir le recrutement de femmes au sein des partis politiques et les puissants mouvements de femmes, en particulier ceux qui soutiennent les nouvelles générations de jeunes femmes politiques et une culture politique plus globale et sensible au genre qui exclut le sexisme, le harcèlement et la violence.

Ralentissement des progrès en 2019 par rapport à 2018

L'analyse menée par l'UIP sur les 68 chambres parlementaires renouvelées en 2019 montre que les progrès ont ralenti, avec une augmentation de seulement 0,6 point de pourcentage pour atteindre 24,9 pour cent de femmes parlementaires, contre 24,3 pour cent en 2018. En 2018, les progrès avaient été plus importants, avec une augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2017.

Lors des élections parlementaires de 2019, les plus fortes augmentations du nombre de femmes parlementaires ont eu lieu aux Émirats arabes unis, à la Dominique et en Ouzbékistan. Malheureusement, certains pays ont régressé, enregistrant une baisse du nombre de femmes parlementaires, notamment en Espagne, à Madagascar et en Tunisie.

Des progrès dans toutes les régions du monde en 25 ans

  1. Amériques : les mesures d'égalité prises de longue date ont donné des résultats durables, la représentation des femmes au parlement augmentant plus rapidement dans la région qu'ailleurs. Les Amériques sont la première région à dépasser le seuil de 30 pour cent, avec 31,3 pour cent de femmes parlementaires.
  2. L'Europe a continué de progresser mais n'est plus en tête du classement, même si les pays nordiques sont la seule sous-région où les femmes détiennent plus de 40 pour cent des sièges parlementaires. Les femmes parlementaires en Europe ne sont plus qu'à 0,1 point de pourcentage du seuil de 30 pour cent prescrit à Beijing il y a 25 ans.
  3. L'Afrique subsaharienne est la troisième région en termes de représentation des femmes au parlement, en grande partie grâce aux quotas. Début 2020, 24,4 pour cent des parlementaires de la région étaient des femmes.
  4. Moyen-Orient et Afrique de Nord : la région a accompli de grands progrès depuis la suppression des restrictions au droit de vote ou d'éligibilité des femmes et l'instauration de quotas dans le cadre des réformes politiques mises en place à la suite du Printemps arabe. La part de femmes parlementaires dans la région s'élève à 16,6 pour cent.
  5. Asie : la région a enregistré le taux de croissance le plus faible de toutes les régions, avec une hausse de seulement 6,8 points de pourcentage au cours des 25 dernières années. En Asie, les femmes détiennent désormais 20 pour cent des sièges parlementaires, faisant passer la région de la deuxième place en 1995 à la quatrième en 2020.
  6. Pacifique : c’est dans la région du Pacifique que la représentation parlementaire des femmes est la plus faible, avec 19,4 pour cent en 2020. Malgré les progrès considérables accomplis dans plusieurs pays ces 25 dernières années, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, la région renferme toujours les trois seuls parlements au monde qui ne comptent aucune femme dans leurs rangs (États fédérés de Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Vanuatu).

Autonomisation des femmes parlementaires à l'UIP

Les femmes ont joué un rôle clé à l'UIP depuis que les premières femmes parlementaires ont participé à une conférence de l'UIP à Stockholm (Suède) en 1921. Dans les années 1980, l'UIP a créé une structure spécialisée, le Forum des femmes parlementaires, pour permettre à ces dernières de mieux faire entendre leur voix au sein de l'Organisation.

L'UIP a également été l'une des premières organisations à adopter des quotas dans les années 1980, entraînant une augmentation constante du nombre de femmes dans ses organes directeurs et ses réunions. Aujourd'hui, environ 30 pour cent des parlementaires qui assistent aux Assemblées de l'UIP sont des femmes, grâce à l'application de quotas et aussi de sanctions pour les délégations les plus éloignées de la parité.

L'UIP a eu deux présidentes : Najma Heptulla (Inde), élue en 1999, suivie par l'actuelle Présidente, Gabriela Cuevas (Mexique), élue en 2017. Le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, a également été récemment élu Président du Conseil mondial des Champions internationaux de l'égalité des sexes, un réseau de dirigeants qui s'efforce de supprimer les obstacles à l’égalité des sexes.

Source: Union Interparlamentaire.

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Un quart de siècle après la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes à Beijing, le pourcentage global de femmes dans les parlements a atteint 24,9 pour cent en 2020, contre 11,3 pour cent en 1995. Dans quatre pays (Rwanda, Cuba, Bolivie et Émirats arabes unis), les femmes représentent aujourd'hui 50 pour cent ou plus des parlementaires à la chambre basse ou unique du parlement, alors qu'en 1995 aucun parlement n'avait atteint la parité. Les quotas par sexe demeurent des outils essentiels pour accroître la représentation des femmes dans l’institution, notamment les jeunes femmes.

L'UIP scrute la participation des femmes au parlement depuis des décennies, ce qui lui permet d'observer les tendances sur le long terme, les progrès ainsi que les reculs. Le rapport de l'UIP de cette année examine la présence des femmes au parlement au cours des 25 dernières années, à l'occasion du 25e anniversaire de la Conférence de Beijing et de son plan d'action novateur pour l'égalité des sexes.

Plus de 25 ans pour atteindre 25 pour cent 

Ces 25 dernières années, la proportion de femmes dans les parlements du monde a augmenté de façon significative, la part des femmes dans les parlements nationaux atteignant près de 25 pour cent au niveau mondial. Le Rwanda, les Émirats arabes unis et l’Andorre enregistrent les plus fortes hausses, avec respectivement +57, +50 et +42,8 points de pourcentage dans leur chambre basse ou unique entre 1995 et 2020.

Il y a 25 ans, huit des dix premiers parlements ayant la plus forte représentation de femmes étaient européens, essentiellement parmi les pays nordiques. Aujourd'hui, le classement a considérablement évolué, davantage de régions étant représentées.

"Étant la deuxième femme à présider l'UIP et la plus jeune en 130 ans, je suis convaincue de l'urgence d'avoir davantage de femmes au parlement. Détenir seulement un quart des sièges ne suffit pas. On ne peut accepter que les femmes soient laissées de côté dans certains pays juste parce qu'ils sont incapables d'effectuer les changements institutionnels qui s’imposent pour donner aux femmes de réelles possibilités de participer à la vie politique. Et il n'est pas démocratique de prétendre qu'un parlement est réellement inclusif si les femmes ne sont pas pleinement représentées", a déclaré la Présidente de l'UIP et parlementaire mexicaine Gabriela Cuevas.

"Notre objectif est que tous les pays du monde atteignent la parité au parlement. Compte tenu du très faible nombre de parlements ayant atteint la parité en 2020, le chemin à parcourir demeure encore long. Pour accélérer les progrès, il faudra une plus forte volonté politique et des mesures concrètes, tant de la part des femmes que des hommes. Accroître le nombre de femmes au parlement permet d'améliorer la prise de décision, de bâtir des sociétés plus pacifiques et d'édifier des démocraties plus représentatives qui fonctionnent pour tous", a estimé pour sa part la Présidente du Forum des femmes parlementaires et parlementaire kenyane, Susan Kihika.

"Les hommes et les femmes ont une responsabilité commune dans la réalisation de l'égalité des sexes. Les dirigeants parlementaires sont de plus en plus conscients de cet impératif. Partout dans le monde, on voit que les hommes politiques, en particulier les présidents de parlement, sont des alliés essentiels pour soutenir les femmes parlementaires et mettre en place des institutions plus sensibles au genre qui aident les femmes à progresser en politique", a expliqué de son côté le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong.

Les quotas, un atout majeur

Parmi les 20 pays ayant la plus forte proportion de femmes au parlement, 16 appliquent une forme ou une autre de quota. L'UIP note également que 81 pays organisent désormais des élections avec des quotas par sexe fixés par la loi. Les deux régions en tête du classement – les Amériques et l'Europe – ont été les premières à mettre en place des quotas en faveur des femmes. Ces quotas ont gagné en ambition et en efficacité : ils ne sont plus conçus comme un moyen d'atteindre un seuil minimum de femmes candidates ou parlementaires, mais plutôt comme une stratégie pour parvenir à terme à la parité.

En revanche, la part des femmes dans les chambres parlementaires où aucun quota n'est appliqué est nettement plus faible. Lors des élections législatives tenues dans 68 chambres en 2019, les femmes ont obtenu 30,3 pour cent des sièges en moyenne parmi les 40 chambres qui ont utilisé des quotas, soit prévus par la loi, soit appliqués volontairement par les partis politiques. À titre de comparaison, seuls 17,9 pour cent des sièges ont été remportés par des femmes dans les 28 chambres qui ne disposent toujours pas d'un système de quota.

D'autres facteurs clés contribuent à accélérer et maintenir les progrès vers l'égalité des sexes, notamment : les politiques visant à promouvoir le recrutement de femmes au sein des partis politiques et les puissants mouvements de femmes, en particulier ceux qui soutiennent les nouvelles générations de jeunes femmes politiques et une culture politique plus globale et sensible au genre qui exclut le sexisme, le harcèlement et la violence.

Ralentissement des progrès en 2019 par rapport à 2018

L'analyse menée par l'UIP sur les 68 chambres parlementaires renouvelées en 2019 montre que les progrès ont ralenti, avec une augmentation de seulement 0,6 point de pourcentage pour atteindre 24,9 pour cent de femmes parlementaires, contre 24,3 pour cent en 2018. En 2018, les progrès avaient été plus importants, avec une augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2017.

Lors des élections parlementaires de 2019, les plus fortes augmentations du nombre de femmes parlementaires ont eu lieu aux Émirats arabes unis, à la Dominique et en Ouzbékistan. Malheureusement, certains pays ont régressé, enregistrant une baisse du nombre de femmes parlementaires, notamment en Espagne, à Madagascar et en Tunisie.

Des progrès dans toutes les régions du monde en 25 ans

  1. Amériques : les mesures d'égalité prises de longue date ont donné des résultats durables, la représentation des femmes au parlement augmentant plus rapidement dans la région qu'ailleurs. Les Amériques sont la première région à dépasser le seuil de 30 pour cent, avec 31,3 pour cent de femmes parlementaires.
  2. L'Europe a continué de progresser mais n'est plus en tête du classement, même si les pays nordiques sont la seule sous-région où les femmes détiennent plus de 40 pour cent des sièges parlementaires. Les femmes parlementaires en Europe ne sont plus qu'à 0,1 point de pourcentage du seuil de 30 pour cent prescrit à Beijing il y a 25 ans.
  3. L'Afrique subsaharienne est la troisième région en termes de représentation des femmes au parlement, en grande partie grâce aux quotas. Début 2020, 24,4 pour cent des parlementaires de la région étaient des femmes.
  4. Moyen-Orient et Afrique de Nord : la région a accompli de grands progrès depuis la suppression des restrictions au droit de vote ou d'éligibilité des femmes et l'instauration de quotas dans le cadre des réformes politiques mises en place à la suite du Printemps arabe. La part de femmes parlementaires dans la région s'élève à 16,6 pour cent.
  5. Asie : la région a enregistré le taux de croissance le plus faible de toutes les régions, avec une hausse de seulement 6,8 points de pourcentage au cours des 25 dernières années. En Asie, les femmes détiennent désormais 20 pour cent des sièges parlementaires, faisant passer la région de la deuxième place en 1995 à la quatrième en 2020.
  6. Pacifique : c’est dans la région du Pacifique que la représentation parlementaire des femmes est la plus faible, avec 19,4 pour cent en 2020. Malgré les progrès considérables accomplis dans plusieurs pays ces 25 dernières années, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, la région renferme toujours les trois seuls parlements au monde qui ne comptent aucune femme dans leurs rangs (États fédérés de Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Vanuatu).

Autonomisation des femmes parlementaires à l'UIP

Les femmes ont joué un rôle clé à l'UIP depuis que les premières femmes parlementaires ont participé à une conférence de l'UIP à Stockholm (Suède) en 1921. Dans les années 1980, l'UIP a créé une structure spécialisée, le Forum des femmes parlementaires, pour permettre à ces dernières de mieux faire entendre leur voix au sein de l'Organisation.

L'UIP a également été l'une des premières organisations à adopter des quotas dans les années 1980, entraînant une augmentation constante du nombre de femmes dans ses organes directeurs et ses réunions. Aujourd'hui, environ 30 pour cent des parlementaires qui assistent aux Assemblées de l'UIP sont des femmes, grâce à l'application de quotas et aussi de sanctions pour les délégations les plus éloignées de la parité.

L'UIP a eu deux présidentes : Najma Heptulla (Inde), élue en 1999, suivie par l'actuelle Présidente, Gabriela Cuevas (Mexique), élue en 2017. Le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, a également été récemment élu Président du Conseil mondial des Champions internationaux de l'égalité des sexes, un réseau de dirigeants qui s'efforce de supprimer les obstacles à l’égalité des sexes.

Source: Union Interparlamentaire.

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