Selon Ploughshares, en 2005, les conflits armés ont fait rage dans 27 pays. Dans cinq d'entre eux, le nombre de pertes avoisine les 100 000 personnes, et les coûts indirects sur le capital humain, les infrastructures et l'effet sur le développement futur vont au-delà de l'estimation. La période de transition commence lorsque les parties règlent le conflit par des pourparlers. Avec l'aide internationale et régionale, les parties tentent de mettre fin au cycle de violence en établissant un gouvernement stable afin de protéger ses citoyens.
De façons formelle et informelle, les femmes participent à la reconstruction après les conflits dans les domaines suivant : la sécurité, la justice et la réconciliation, la gouvernance et le développement socio-économique. En 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) a adopté la résolution 1325, une décision historique imposant la participation des femmes aux processus de paix. Depuis l'adoption de la résolution, il y a une prise de conscience croissante de l'importance de l’inclusion des femmes dans les processus de paix et de reconstruction. Cependant, la mise en œuvre du mandat de la résolution reste sporadique et ad hoc, et il y a d’énormes lacunes en termes de pratique. Néanmoins, la participation des femmes dans les processus de reconstruction post-conflit continue d’être en hausse.
Au Sri Lanka, la pression exercée par les organisations féminines a mené à la création - au sein de la structure des négociations formelles - d'un sous-comité de dix membres sur les questions de genre en 2002. En Irlande du Nord, les femmes ont été appelées à exercer la fonction de médiatrice dans le cadre des missions de paix en grande partie dû à leur respect des droits de l'homme et des principes démocratiques. En Haïti, le ministère des femmes et des organisations féminines ont participé à un processus consultatif, ce qui a permis que les priorités des femmes soient intégrées dans le mandat de la mission onusienne et que le programme de désarmement, démobilisation et de réinsertion soient mis en place. Au Rwanda, les femmes ont formé le premier caucus parlementaire commun à plusieurs partis, composé d’Hutus et de Tutsis, qui s’occupent de la résolution des problèmes qui concernent les femmes provenant de tous les partis politiques. En Sierra Leone, un groupe de travail composé de femme a été créé pour favoriser la participation des femmes dans la mise en place de la Commission nationale pour la vérité et la réconciliation et l’unité spéciale chargée d’enquêter les crimes de guerre. Selon la Banque mondiale, en Afghanistan, les efforts déployés par la communauté internationale et les organisations locales féminines ont conduit à ce que les filles représentant 40 pour cent des élèves inscrit à l’école en 2003, contre seulement neuf pour cent avant la guerre.
Bien qu’ils soient importants et source de motivation, ces exemples et les meilleures pratiques ne correspondant pas systématiquement à l’inclusion des femmes dans les processus de paix. Il est essentiel de souligner l’importance de l’implication féminine à chaque étape du processus de paix pour garantir des gains à long terme après la guerre.