Discussion en ligne sur le leadership des femmes dans la réponse à la COVID-19

Contexte
Les femmes sont les plus durement touchées par la pandémie actuelle du virus COVID-19 et ses impacts. Au-delà de l’effet direct de l’infection par le nouveau coronavirus, les femmes sont plus exposées car leur santé et leur sécurité sont plus à risques du fait de la prévalence accrue des abus et des violences domestiques et de la réduction des services de santé sexuelle et reproductive. Comme les femmes représentent la majorité du personnel de la santé et des soignants en milieu familial, en cette période de crise sans précédent elles sont plus appelées à prendre soin des malades et des plus fragiles, ce qui augmente leur risque de tomber malade. Tout cela s’ajoute à l’impact indirect et disproportionné de la pandémie sur les moyens de subsistance des femmes partout dans le monde. La majorité travaillant dans l'économie informelle, elles n’ont souvent pas d'assurance maladie et de sécurité sociale, ce qui les expose davantage à des risques.
Les femmes représentent 70% du personnel médical dans le monde et sont globalement plus vulnérables en temps de crise. Ceci dit, elles ne représentent que 25% des parlementaires et 6% des chefs d'État et de gouvernement. Partout dans le monde, les cellules et commissions de crise chargées de faire face à la crise sont largement dominées par les hommes, comme on le voit par exemple aux États-Unis et au Royaume-Uni. De plus, peu de femmes sont invitées et citées par les médias pour partager leur expertise sur les mesures de secours et de soutien face à la Covid-19.
La représentation et la diversité sont cruciales, surtout en temps de crise. La manière dont nous réagissons à la pandémie et ses ramifications mettront au défi les institutions démocratiques d'une manière sans précédent si les mesures appropriées ne sont pas prises. Avec le report des élections ou le vote à distance, la fermeture des parlements, les délibérations en ligne et la réduction des espaces médiatiques traditionnels, les voix des femmes pourraient être considérablement réduites au silence, renvoyant les questions d’égalité des sexes au second plan.
Pour garantir une réponse optimale à la crise de la Covid-19 sans compromettre la sécurité et les droits des femmes, les gouvernements et les décideurs de tous les secteurs doivent inclure une perspective de genre dans toutes leurs décisions. Les politiques sensibles au genre qui reconnaissent et répondent aux besoins des femmes bénéficieront non seulement aux femmes mais à la société dans son ensemble. Plus que jamais, cette crise a montré que la sécurité et le bien-être des personnes sont déterminés par les décideurs, élus et non élus. Nous sommes tous aussi vulnérables que les plus vulnérables d'entre nous.
Objectif
Avec près de deux millions de cas et plus de cent mille morts déplorés, les enjeux sont trop élevés pour ignorer la participation des femmes et les perspectives et ressources qu’elles apportent. Cette discussion en ligne sensibilise au manque de leadership et de représentation des femmes dans les prises de décisions concernant les mesures de secours et de redressement face à la Covid-19 et à l’importance d’intégrer des réponses sensibles au genre pendant et après la crise. Les femmes et les hommes en politique, les militants de la société civile, les praticiens et les chercheurs sont invités à participer à cette discussion en ligne du 15 avril au 8 mai 2020. Les contributions permettront l'élaboration d'une réponse consolidée qui augmentera la base de connaissances disponibles sur le sujet.
Questions
- Est-ce qu’il y a des données sexospécifiques sur les effets de la pandémie ? Comment votre gouvernement national et autorités locales ont-ils répondu aux besoins spécifiques des femmes et des filles de votre région ?
- Les femmes leaders sont-elles visibles dans votre pays / région ? Pouvez-vous partager des exemples d'initiatives réussies de femmes leaders pour atténuer les impacts du coronavirus ? Dans quel secteur travaillent-elles et quelles contributions ont-elles apporté ?
- Que peuvent faire les gouvernements, les parlements, la société civile et les médias pour veiller à ce que les voix des femmes soient davantage incluses ?
- Quels sont les secteurs et les espaces non formels où les décisions clés sont prises et les voix des femmes doivent être renforcées (par exemple, la logistique, les chaînes d'approvisionnement, etc.) ?
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Le monde est en guerre, c’est
Le monde est en guerre, c’est l’expression qu’on aura entendu plusieurs fois de la part des dirigeants des Grandes Puissances. Effectivement, le monde est en guerre contre un ennemi invisible, inodore et inaudible mais qui fait des ravages sur tous les continents. La peur panique a envahi nos cœurs, nos familles et nos nations. Le monde entier est en confinement qui touche près de la moitié de la planète . Malheureusement , ce confinement ne peut pas s'organiser ou se vivre de la même manière sur tous les continents ou selon les différentes catégories sociales. Je suis burundaise réfugiée en Belgique et mon cœur bat toujours pour mon pays en ce moment mais aussi pour des milliers des réfugiés burundais dans la sous région des Grands Lacs. Dans ces pays , le corona virus est déjà déclaré et des mesures sot prises pour éviter la propagation à grande échelle. Si le Rwanda a opté pour le confinement comme dans la plupart des pays gravement touchés par ce fléau , ce n'est pas le cas par exemple au Burundi . Dans tous les cas , la situation suscite des inquiétudes . Au niveau du Burundi , même si le Covid 19 a jusqu'ici été signalé chez très peu de personnes dont un seul a déjà rendu l’âme , les actions de prévention ne font pas encore partie de la vie quotidienne des burundais. Il y a urgence à agir dans le sens de la sensibilisation car mieux vaut prévenir que guérir.
Revenant à la situation des réfugiées dont ceux qui se trouvent au Rwanda , la situation devient pénible en situation de confinement en particulier pour les femmes . En effet , la plupart d'entre elles vivaient du revenu du petit commerce sur les marchés locaux, ou parce qu’elles sortaient offrir des services divers et étaient payées en argent ou en nature. Elles étaient en effet vendeuses dans les magasins, gardiennes d’enfants, elles faisaient le ménage, la lessive, la cuisine dans des familles aisées (tous ces petits emplois ne sont plus disponibles !) et pouvaient ainsi en retour nourrir leur propre famille . Le Mouvement des femmes et filles pour la paix et la sécurité , MFFPS en sigle dont je suis la Secrétaire Générale a mis un place un programme d'urgence d’appui aux plus vulnérables , dont les femmes .
Si aujourd'hui le coronavirus frappe de plein fouet des économies fortes qui peuvent prendre des mesures de mitigation de ses effets sur les populations touchées, il touche plus gravement les économies de nos pays et a des effets négatifs sur les populations pauvres qui vivent souvent des activités informelles . Le MFFPS est également consciente que la pandémie et les mesures de confinement affectent différemment les femmes et les hommes. Pour aider les gens et surtout les femmes à garder le moral et ne pas céder à la déprime , le MFFPS est en train de déployer ses compétences notamment les psychologues membres et amis du mouvement pour assurer un accompagnement psycho- sociale , pour être à l’écoute des femmes réfugiées en général et des femmes vulnérables en particulier dont la situation est aggravée par le confinement. Le MFFPS a aussi entamé une campagne de sensibilisation pour encourager la population burundaise , celle qui est réfugiée et celle vivant à l'intérieur du pays , à adopter les gestes qui sauvent en l’occurrence se laver régulièrement les mains, respecter la distance sociale, éviter de s’embrasser et de se serrer les mains, rester autant que faire se peut à la maison pour diminuer les risques de contamination.
Parallèlement , le MFFPS mène un plaidoyer auprès des responsables à tous les niveaux pour adopter des mesures maximales de protection de la population dont ils sont en charge . Par ailleurs , le MFFPS organise à distance des initiatives de solidarité de proximité, en invitant les voisins à s’entraider les uns les autres en cas d’extrême nécessité . Le MFFPS a fait ainsi appel aux bonnes volontés pour aider les plus vulnérables pour le cas des réfugiés actuellement en situation de confinement et qui n'ont plus aucun source de revenus. Il leur apporte ainsi un appui financier qui est envoyé par le biais du mobile money. Les besoins étant énormes et la liste des bénéficiaires étant longue , tout contribution est toujours la bienvenue.
Le CORONAVIRUS nous a envahi sans être préparé , nous ne pourrons que le vaincre en étant solidaires. PRENEZ SOIN DE VOUS MAIS PRENEZ AUSSI SOIN DES AUTRES.
Par Ms.Annie Matundu-Mbambi, DRC
Contribution publiée au nom de Ms.Annie Matundu-Mbambi WILPF- DRC
Pendant cette période de pandémie, les leaderships des femmes devraient cruciales. La manière dont nous réagissons à la pandémie et ses ramifications mettront au défi les institutions démocratiques d'une manière sans précédent si les mesures appropriées ne sont pas prises. La fermeture des parlements et la réduction des espaces médiatiques traditionnels, les voix des femmes pourraient être considérablement réduites au silence, renvoyant les questions d’égalité des sexes au second plan.
Par Mireille Rabenoro, Madagascar
Par Mireille Rabenoro, Madagascar
Madagascar est relativement peu touchée par la pandémie du COVID 19 :au 21 avril 2020, il y a eu 121 cas déclarés, pour une Madagascar est relativement peu touchée par la pandémie du COVID 19 : au 21 avril 2020, il y a 121 cas déclarés, pour une population totale de 25 millions d'habitants (mais j'ignore le nombre de personnes testées), et aucun décès.
La personne la plus visible dans la lutte contre la pandémie, après le Président de la République, est la Professeure Vololontiana Hanta, Doyenne de la Faculté de Médecine de l'Université d'Antananarivo. Deux fois par jour, elle livre sur TVM, la chaîne publique nationale (la seule à avoir une couverture nationale) les derniers chiffres qui permettent au grand public d'avoir une vue de l'évolution de la situation. Viennent ensuite les femmes membres du gouvernement (elles forment un peu plus du tiers). Sont particulièrement visibles les femmes en charge de l'Industrie, du Travail et des Lois Sociales, de la Population, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de l'Environnement, et celle de l'Eau et de l'Assainissement, aux côtés des hommes : le Premier Ministre, les ministres en charge de l'Intérieur, de la Santé, de la Défense, de la Sécurité Publique (la Police Nationale), de la Gendarmerie, notamment.
C'est le ministre de l'Intérieur qui est le premier responsable du Centre de Coordination Opérationnelle (CCO), dont les membres sont très majoritairement masculins, à en juger par les images à la télévision. .
A partir de ce niveau, la répartition des rôles est la même que dans le CCO : le Chef de Région qui présente les dons en provenance de l'Etat central est invariablement un homme (il n'y a aucune femme nommée chef de région) ; les maires qui distribuent des vivres aux familles nécessiteuses sont généralement des hommes (au niveau national, moins de 5% des maires sont des femmes), les bénéficiaires sont des femmes. Dans les quartiers de la capitale, où les commerces ne sont ouverts que jusqu'à midi, les chefs Fokontany (quartier) qui organisent le respect des mesures prises par l'Etat sont des hommes, à quelques exceptions près, et les exécutants, membres des comités de sécurité, qui chassent les vendeurs de rue sont tous des hommes, tandis que les chassés sont très majoritairement des femmes, dont probablement une forte proportion de femmes chefs de ménage, à entendre les témoignages recueillis par les chaînes de télévision.
L'inégale répartition des rôles documentée par les observateurs des droits des femmes est ainsi devenue très apparente dans cette crise occasionnée par le coronavirus : si les femmes sont représentées à moins de 30% au niveau national (Parlement, Gouvernement), du niveau intermédiaire au niveau local, elles sont quasiment l'exception. Et ce malgré le rajout dans la Constitution de 2010, d'un article précisant que "l'Etat veille à l'égal accès des hommes et des femmes aux poste de décision dans les domaines publics et privés".